The Internet, Feel Good : trip lubrique

Le premier album de The Internet, petit collectif porté par l’artiste délicieusement butch Syd Tha Kid et appartenant à la crew de Tyler The Creator, avait été un heureux plaisir coupable. Des mélodies r’nb pas complètement originales mais pour la plupart diablement accrocheuses. On a failli passer à côté de ce second opus, Feel Good, sorti discrètement à la rentrée 2013. Heureuse surprise que de découvrir par hasard son existence alors que les beaux jours pointent le bout de leur nez tant ce nouvel effort a tout pour rendre vos nuits estivales encore plus chaudes. Heureuse surprise tout court d’ailleurs car Feel Good se révèle tout aussi entêtant que son prédécesseur en étant bien plus créatif et accompli.

Ici tout transpire le sexe. On s’imagine tout un tas d’audacieuses galipettes au son de titres brûlants comme Red Balloon, Wanders of the Mind ou Partners in Crime Pt. 2. Au fil des pistes se dévoile un ensemble sexy et joueur. La ballade Sunset se balance un peu dans tous les sens avec une grâce folle tandis que Dontcha est ni plus ni moins la chanson idéale pour un strip des plus langoureux. On aurait très bien pu trouver comme quote sur la pochette : « Le disque qui révèle la chatte qui sommeille en toi ». Impossible de ne pas avoir envie de bouger de façon lascive alors que le morceau Matt’s Apartment nous donne la sensation de naviguer en plein bordel. C’est tellement lubrique et assumé qu’il faudrait être un grand peine à jouir pour ne pas tomber sous le charme. D’autant plus que le tout se part d’une vraie élégance, de quelque chose d’à la fois beau, sensuel, à la fois rétro et hors du temps. D’un ensemble cohérent émergent 2 bombes : Runnin’ (featuring Tay Walker), merveille soul et dansante, imparable dès les premières secondes, et Pupil / The Patience, auquel on peut se risquer sans mal de décerner le titre de plus beau morceau trip hop de ces dernières années.