COURTS
« Lovestreams » de Sean Buckelew : amours online d’autrefois
Mine de rien le temps passe. C’est ce qu’on se dit à la vision du très intrigant court-métrage d’animation signé Sean Buckelew. Dans « Lovestreams », le spectateur suit un échange virtuel (qui ne sera pas sans évoquer au nostalgique un certain Caramail) entre deux inconnus au début des années 2000. Ils parlent depuis longtemps mais ils ne se sont jamais vus. Ce qui n’a en rien empêché un lien puissant de se tisser.
Sentiments et vertige, beauté et malaise : le projet est constamment sur le fil, sensoriel en diable, nous emmenant parfois très loin alors qu’il est tout à fait minimaliste. Il émane de ce « Lovestreams » une tendresse pour les échanges pré-applis et en même temps une certaine tristesse. Sean Buckelew matérialise cette étrange sensation de ne pas se connaître « en vrai » et en même temps d’être complètement connecté virtuellement à un autre.
Fort d’un univers visuel aussi maîtrisé qu’intrigant, un court-métrage riche en émotions contradictoires qui fait un sacré effet.