COURTS
« Les Equilibristes » : une rencontre gay, le lendemain
Tourné à Hossegor, « Les Equilibristes » nous entraîne au bord de l’eau où le jeune Vincent (Solal Forte) passe des journées en toute insouciance avec ses copines à reluquer les beaux mecs des environs. Maladroit, il bouscule par inadvertance en marchant Jean-Christophe (Manuel Blanc), un homme un poil rustre mais joueur. Après une petite bataille d’eau improvisée, ils s’apprivoisent et passent une nuit chaude ensemble. Le lendemain, le réveil est à priori plutôt doux. Puis la gueule de bois se révèle totale lorsque Vincent réalise que Jean-Christophe est séropo et qu’ils ont couché ensemble sans capote. Complètement paniqué, le jeune gay va courir à l’hôpital le plus proche accompagné de son partenaire d’infortune.
On pense forcément à « Théo et Hugo dans le même bateau » à la vision de ce court-métrage signé Gilles Tillet. Une rencontre de hasard, du sexe non protégé, un personnage qui est séropo et l’autre non, un moment qui rapproche dans un hôpital, une tranche de vie de 24 heures… Ce film-ci y ajoute le décor dépaysant d’Hossegor et le jeu sur un rapport « inter-générationnel » entre garçons. Jean-Christophe a de la bouteille, est séropo et indétectable. Il a son caractère et n’a plus peur de grand chose. Vincent est jeune, un peu naïf et tête en l’air et ne sait pas gérer ses émotions. Cela donne lieu à des situations cocasses, des échanges entre drôlerie et tendresse.
Face à ce jeune mec un peu casse pied et immature, Jean-Christophe se retrouve bien malgré lui à jouer le papa de substitution et en est parfois agacé. Mais ne serait-il pas un peu en train, aussi, de tomber sous le charme ? Comme dans le film de Ducastel et Martineau, un malheureux incident donne ici lieu au début d’une possible histoire d’amour. C’est solaire, plein de charme, parfaitement dialogué et c’est une belle occasion de retrouver l’excellent Manuel Blanc (vu récemment dans les films d’Antony Hickling) dans un rôle qui lui va comme un gant.