FICTIONS LGBT
GOOD GRIEF (L’effet veuf) de Dan Levy : un deuil à Paris
Dan Levy, auteur connu aux Etats-Unis pour la série Schitt’s Creek, réalise son premier long-métrage avec Good Grief, L’effet veuf en version française. Une dramédie sur le deuil dans laquelle s’invite le beau français Arnaud Valois.
Marc (Dan Levy) a à priori tout pour être heureux. Il est en couple avec le sexy et riche artiste à succès Oliver (Luke Evans), l’aime et travaille avec lui. Après une soirée de Noël entre amis dans la bonne humeur, tout bascule : en partant de la soirée, Luke a un accident et meurt. Tout le petit monde de Marc s’effondre alors. Pendant une année, il va essayer de faire son deuil autant que possible, épaulé par ses meilleurs amis Sophie (Ruth Negga) et Thomas (Himesh Patel).
Alors que les démarches faisant suite au testament d’Oliver se concrétisent, Marc a la confirmation que son compagnon – avec qui il vivait une relation ouverte – avait un amant à Paris et qu’il y avait même acheté un appartement. Oliver songeait à le quitter… La nouvelle est dure à encaisser et rajoute une couche à l’exercice de deuil déjà peu évident. Sur un coup de tête, et sans dire la vérité à ses amis, Marc décide d’aller dans la capitale française en leur compagnie. L’occasion de découvrir secrètement la double vie de celui qui lui manque tant, de faire le point aussi… et de revoir un très beau garçon français, Théo (Arnaud Valois), qui l’avait dragué lors d’une soirée.
Le film n’est rien de plus que ce à qu’il prétend être : une petite oeuvre douce-amère sur la perte, le deuil, la reconstruction et une célébration des nouveaux départs et de l’amitié. Dans un Paris de carte postale, « à la Emily in Paris », Dan Levy a ici à la fois la casquette de réalisateur et d’acteur principal. Ce qui peut facilement l’amener sur la pente glissante de l’oeuvre un peu narcissique et nombriliste par moments.
Il ne faut pas s’attendre à un moment de cinéma exceptionnel : la mise en scène et la photographie sont plutôt jolies et feutrées, on prend une bonne dose de bons sentiments mais l’ensemble reste sur une note très « low key ». Au rayon des critiques attendues : un certain manque d’émotion et de force pour un sujet qui pouvait pourtant s’y prêter, encore une fiction avec un personnage évoluant dans un milieu social très huppé auquel beaucoup de spectateurs auront du mal à s’identifier (c’est peut-être le plus gros défaut du film, le personnage principal n’est pas assez attachant)…
S’il ne restera pas dans les mémoires, ce petit film qu’on devine personnel et fait avec le coeur a tout de même un certain charme avec son Paris bourgeois et artistique, son atmosphère cotonneuse qui baigne dans un certain spleen. Les meilleures scènes sont définitivement celles où apparait le toujours aussi craquant et lumineux Arnaud Valois. Il apporte du souffle, de la romance et un peu de magie dans la peau d’un français tombé du ciel qui va réconforter le personnage principal et lui donner l’espoir et la force d’avancer. À voir pour lui.
Film produit en 2023 et disponible sur Netflix