FICTIONS LGBT
I’LL LOVE YOU FOREVER TONIGHT de Edgar Michael Bravo : tristesse des rencontres gays
Film rare du début des années 1990, I’ll love you forever… tonight d’Edgar Michael Bravo nous plonge le temps de vacances à Palm Springs au sein d’un groupe d’amis gays. Plus pour le pire que pour le meilleur…
Ethan (Paul Marius) est un photographe gay vivant à Los Angeles. Il a du mal à se lier aux garçons qu’il rencontre et accumule les plans d’un soir. Le seul garçon avec qui il partage une certaine intimité est Denis (Jason / Ash Adams), son meilleur ami.
Sentant que son pote a un peu le moral dans les chaussettes, Denis invite Ethan a passer quelques jours à Palm Springs dans une jolie villa avec piscine. Comment refuser ? Sauf que Denis y amène un garçon qu’il vient de rencontrer et que sur place Ethan se rend compte que d’autres invités sont de la partie, dont un de ses exs… Ce qui devait se résumer à du bon temps va peu à peu se muer en une accumulation de petites mesquineries et de conflits.
Mettez une bande de gays sexy et célibataires autour d’une piscine et observez le drama arriver… Ainsi pourrait-on résumer ce film assez déprimant. Plus on avance, plus le tableau s’obscurcit. Les vacances sous le soleil du personnage principal vont tourner au petit cauchemar alors que tous les garçons qui l’entourent vont s’embrouiller, majoritairement pour des histoires de jalousie et de tromperie.
Tourné dans un noir et blanc granuleux plutôt joli (l’homoérotisme sophistiqué est le point fort du métrage), I’ll love you forever… tonight est quelque peu désillusionné sur les relations gays. Les protagonistes sont montrés comme des êtres incapables de maitriser leurs pulsions, manquant cruellement de loyauté et incapables de se satisfaire de ce qu’ils ont. La recherche incessante du toujours plus va donner lieu à des scènes pénibles voire assez cruelles (la dernière, devant un bar gay, est assez forte dans le genre, montrant à quel point le dating peut parfois être méchamment déshumanisé).
L’ensemble aurait pu être intéressant, dans la veine d’un Boys in the band. Hélas si Edgar Michael Bravo assure plutôt côté réalisation, cela pêche un peu plus du côté du scénario qui reste trop dans les caricatures. Il y a également un vrai problème de casting avec des acteurs qui se ressemblent tous à un tel point qu’on a par moments du mal à distinguer qui est qui ! Enfin, l’incursion d’un drame familial sordide en dernière partie de métrage arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Pas inintéressant mais pas très culte non plus donc…
Film produit en 1992 et disponible sur Vimeo