FICTIONS LGBT
AIME-MOI ! (Like me) de Eyal Kantor : éparpillé
Premier long-métrage israélien d’Eyal Kantor, Aime-moi ! (Like me pour le titre international) suit le parcours un peu destroy d’un jeune gay lors de sa dernière année de lycée. Un petit film indé charmant avec des acteurs à la plastique qui ne laisse pas de marbre.
Tom (Yoav Keren) est sur le point de terminer ses années lycée. Il est à ce moment crucial où il va falloir réfléchir à la suite. Mais pour ce garçon un peu paumé, dont le père cherche à le jeter hors du foyer familial, pas facile de savoir quelle direction prendre.
Pour gagner un peu sa vie en parallèle des cours, Tom travaille comme livreur de pizzas. Mais il est distrait, très souvent en retard, assurément pas pro. Il se demande s’il ne voudrait pas rejoindre l’armée et semble aussi trouver une certaine forme d’épanouissement à travers ses leçons de théâtre. Il prépare une adaptation moderne du Portrait de Dorian Gray en compagnie de son meilleur ami hétéro, dont il est secrètement amoureux, Gilad (Mendi Barsheshet).
Alors que tout est brouillon autour de lui, Tom ne semble trouver qu’une forme d’évidence dans cette relation amicale. Mais c’est peu dire que son affection n’est pas certaine d’être réciproque, le beau Gilad étant un coureur de première catégorie avec les filles.
A défaut de trouver l’amour là où il l’attend, Tom se connecte à des applis gays et finit par accepter de rencontrer un photographe, Rami (Gal Amitai), qui lui propose de poser pour lui tout en le draguant assez ouvertement. Cet homme plus âgé (la belle trentaine et barbu), va vouloir prendre le jeune rebelle sous son aile. Mais pas sûr que ce dernier se satisfasse d’un sugar daddy pour qui il ne ressent pas grand chose, aussi sexy soit-il…
L’espace de quelques semaines, Tom et son ami Gilad vont se chercher, repousser leurs limites, explorer de nouvelles possibilités pour qui sait peut-être finir par se trouver.
A l’image de son personnage principal qui a tendance à s’éparpiller dans tous les sens, ce premier long-métrage n’opte pas vraiment pour un récit linéaire et semble en perpétuel mouvement. C’est le cas aussi bien du côté de l’intrigue (qui a plutôt des allures de tranche de vie) que de la forme à travers laquelle le réalisateur Eyal Kantor semble tester différents dispositifs (on navigue entre un érotisme masculin assumé, une mise en scène de film indé, des archives familiales, des stories Instagram…)
Si l’on décide de se laisser porter (et c’est assez facile en raison du côté « bonbon pour les yeux » généré par le casting), on passe un bon moment sans prétention, à revisiter des motifs bien connus des films à thématique gay (coming out, amour pour un meilleur ami qu’on craint hétéro, rêves d’émancipation, bad boy au grand coeur…).
L’entrain des jeunes comédiens et des personnages masculins attachants et plus sensibles et ambivalents qu’ils n’en ont l’air sont aussi des atouts.
Film produit en 2022 et disponible sur Queerscreen et en DVD