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Anoraak, Chronotropic : des corps chauds pour l’hiver

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Un brun tout à fait charmant, en provenance de Nantes. Son nom de scène est Anoraak et il sort en cette fin d’année 2013 son deuxième album, Chronotropic. C’est plus que jamais le moment de provoquer en duel le froid, de déambuler la nuit dans la ville, prêt à toutes les folies. La ville, on y pense beaucoup alors que les titres défilent. On en retrouve l’énergie, les lumières, la vitesse, les pulsions. Le son est un curieux mélange, pas facile à définir, mettant dans le shaker pop, électro, disco et chillwave. Et un même morceau peut être source d’émotions contradictoires. C’est le cas de celui d’ouverture, Behind your shades, à la fois imparable, rythmé mais dont les synthés font émaner une curieuse mélancolie en arrière-plan. Ce n’est pourtant pas la bombe de ce disque euphorisant. Quand se déploie Morning Light, l’évidence pop nous fait l’effet d’une grosse claque. C’est tellement accrocheur, séduisant, excitant, que l’on se dit que cette musique pourrait réveiller les morts pour les amener directement sur le dancefloor à la lueur du jour. Une fois écouté, on se repasse le titre de façon obsessionnelle. Jusqu’à la dernière seconde, c’est l’orgasme.

Ce qui suit n’est pas moins réjouissant et donne furieusement envie de bouger, aveuglé par les paillettes disco (Guest star), avec toute la passion qui saisit les corps alors qu’un été s’achève (Summer is over), porté par des guitares conquérantes (Remote) ou tout simplement par les grandes vagues de l’amour (Made up). Si les beats nous saisissent instantanément, la voix, tout en nuances et non dénuée d’élégance, contribue aussi beaucoup à la grande réussite du disque. Et quand on voit à quel point Anoraak excelle quand il s’agit de basculer du côté de la ballade, du lendemain de fête, comme sur le somptueux Falling Apart, on tire notre chapeau. Indispensable.

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3