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BRÈVE HISTOIRE DE LA PLANÈTE VERTE de Santiago Loza : aliens

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Lauréat du Teddy Award 2019, Brève histoire de la planète verte de Santiago Loza raconte l’histoire farfelue et attachante de trois outsiders qui se retrouvent à devoir enterrer…un alien. Un trip.

Tania (divine Romina Escobar), jeune femme trans, apprend que sa grand-mère est décédée et qu’elle a loupé son enterrement. Elle décide de se rendre dans la maison de la défunte, accompagnée de ses amis d’enfance Pedro (Luis Soda), un jeune gay taciturne, et Daniela (Paula Grinszpan), une fille mal dans sa peau. Sur place, l’amie de sa grand-mère lui révèle un grand secret : avant de mourir cette dernière s’était occupé d’un alien qui vient lui aussi de s’éteindre. Elle demande à Tania et ses amis d’aller l’enterrer là où il était arrivé sur Terre. Commence alors pour ces trois outsiders un road trip riche en révélations.

brève histoire de la planète verte

Le réalisateur Santiago Loza filme ici un film à la fois poétique et barré, légèrement sous acide, transformant le quotidien de trois marginaux malgré eux en road trip aux accents de fantastique. Bien évidemment la figure de l’alien est ici une métaphore pour ces jeunes qui sont souvent pris pour cible par la société en raison de leur différence (et en particulier le personnage de Tania jusqu’à un final aussi révélateur que surprenant). Le ton est à la fois tendre et amusant, avec un petit côté camp et « what the fuck », la mise en scène réserve de beaux moments de cinéma (comme une scène de danse inaugurale particulièrement efficace) et permet à l’ensemble de ne pas se résumer à un simple film Z bien que l’amour clamé à ce cinéma soit palpable à chaque instant.

C’est une proposition de cinéma indépendante et farfelue qui tisse notamment un beau personnage principal de femme trans. On regrettera toutefois que le scénario n’ait pas été plus développé : les personnages secondaires restent très en surface et on aurait aimé en apprendre plus sur Pedro et Daniela. Cela reste au final une petite chose, une fantaisie douce et onirique à défaut d’être le grand film qu’on aurait pu espérer et qui par moments pourtant s’esquisse. Ne boudons pas notre plaisir pour autant, Santiago Loza ayant à l’évidence réalisé ce film avec le coeur et l’actrice Romina Escobar crevant l’écran.

Film présenté au Festival Chéries Chéris 2019

 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3