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Disclosure, Settle (+ Live Report @ La Cigale) : l’explosion

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Après plus d’une année d’attente et une incroyable montée en puissance, chaque nouveau titre dévoilé se révélant être une bombe, le jeune duo anglais Disclosure a sorti en ce mois de juin son premier album, Settle. On y retrouve Latch, sans doute leur morceau le plus addictif et le plus intense, hyper dansant, soulful, beau comme l’amour, mais aussi l’électrisant White Noise et, sur la version deluxe, leurs premiers coups de maîtres : Tenderly, Boiling, What’s in your head ou encore le remix de Running de Jessie Ware. Lancé par le single pop et garage You & Me, ce premier opus a tout du coup de foudre. Révélation tonitruante pour ceux qui étaient passés à côté du phénomène ces derniers mois et confirmation de tous les bons espoirs placés en ces jeunes prodiges pour les fans de la première heure.

Il y a dans la musique de Disclosure un grand souffle de vie. Ca nous prend au corps, les battements de cœur s’accélèrent, c’est à la fois hyper catchy et souvent émouvant. Comme si chaque morceau était écrit pour la personne qui l’écoute. L’amour et le désir sont omniprésents côté texte. Des textes très simples, qui restent très vite en tête, comme une évidence. Et les mélodies regroupent tout ce que la musique peut avoir de plus entraînante : résurrection de la période garage, pop sentimentale, zeste de soul et de rnb, le tout reboosté par de l’électro teinté de revival dance. Résultat : quasi-impossible de na pas être emporté, de ne pas se laisser attraper, le feu au corps.

Parmi les nouveaux titres, When a fire starts to burn résonne comme un cri qui entête, Defeated no more (featuring Edward Macfarlane) et Voices (featuring Sasha Keable) nous aspirent vers un monde flashy et synthétique. A la lisière de la techno, Stimulation fait vibrer nos corps qui deviennent mécaniques quand plus loin Help me lose my mind (featuring London Grammar) nou rappelle que nous sommes bien humains en réchauffant nos cœurs. L’ensemble fait décoller, trip qui balaie toutes les barrières, effet de substances pas très légales. Chaque titre donne la fièvre à sa manière, obsédant, imparable. Cette magie là ne s’explique pas : on se surprend à réécouter les titres des dizaines de fois, sans se lasser. Et, chose rare : quasiment chaque morceau dispose de remixs de grande qualité, presque aussi bons que les originaux, prouvant à quel point les mélodies de Disclosure se marient à toutes les sauces sans rien perdre en intensité (exemples ici, ici ou ).

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Ce jeudi 20 juin, les deux frères Howard étaient en concert à La Cigale à Paris. Sold out. Si la setlist était quasi-identique à leur précédent live dans la capitale, dans la plus petite salle du Nouveau Casino, le son était de bien meilleure qualité et le public plus chaud que jamais. Comme à leur habitude, les garçons ont transformé la salle en discothèque. Le public saute, tape dans les mains, se lance dans des chorégraphies parfois improbables, chante avec ferveur par dessus la musique. Les mecs se foutent torse poil car il fait chaud, certains s’allument discrètement un petit bédo, des filles regardent amoureusement leur boyfriend en leur répétant les paroles sentimentales des titres qui font trembler le sol. La salle est majoritairement composée de moins de 30 ans de tous styles même si les hipsters étaient bien au rendez-vous.

Sur scène, Disclosure présentait un nouvel accompagnement visuel. Projection vidéo assez basique, jeux de lumières favorisant l’ambiance dancefloor et une assez jolie trouvaille : le fameux visage-logo du groupe qui apparaît pour chanter certains titres. Car les voix de Disclosure n’étaient pas de la partie (pour des raisons de coût assez évidents). Il est assez hallucinant de voir comment leur musique parvient à soulever la foule, provoquer parfois même l’hystérie alors que finalement ces deux mecs d’une vingtaine d’années restent avec leurs quelques instruments et leur ordinateur (à noter toutefois que sur le titre F for you, l’un des deux frères donne de la voix et le morceau est plus que convaincant) . Ils pourraient ne se produire que dans des clubs mais les salles de concert leur vont très bien : ils parviennent sans mal à mettre l’ambiance et leurs morceaux sont tellement emballants que joués face à un public important, avec le son à fond, on a l’impression d’être propulsé très loin. Toutes les barrières tombent, personne ne parvient à rester statique. Si le groupe n’est pas encore en France le phénomène qu’il représente en Angleterre où il s’est glissé sans mal au sommet des charts, il a désormais une base de fans solide et qui grandit au fil des mois. Leur album Settle fait partie des rares disques aux allures de sans faute de cette année 2013, orgasmique et ouvert au plus grand nombre. (Interview « Track by track » ici).

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3