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Giana Factory, Save the youth : danses dans le brouillard

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Save the youth, premier album de Giana Factory. Morceau numéro 1 : Mexican. On croirait entendre Keren Ann au début de sa période anglaise.  Rêves flous, lenteur…Une fausse piste. Ceux qui ont pu découvrir ces trois danoises en live le savent : leur spécialité est plutôt de nous faire danser au milieu du brouillard. En témoigne le titre suivant, l’enivrant Rainbow Girl, qu’on se voit bien chantonner, un verre d’alcool à la main, en fin de soirée, se trémoussant et fonçant sur un sombre inconnu. Plus loin, Dive, Trippin et Heart Thief donnent envie de se déhancher au ralenti. Pixelated Truth, lui, se fait plus sexy, diabolique presque. C’est beau et un tantinet macabre.

Les voix féminines résonnent, ont parfois des faux airs d’incantation dans une débauche pop (Joy and déception). Alors qu’à l’écoute de leurs premiers singles on les avait rapidement cataloguées comme « les nouvelles Au revoir Simone », les filles de Giana Factory s’amuse ici à tout brouiller, imposant un style plus étrange, plus surprenant que ce à quoi on pouvait s’attendre. Et c’est une bonne nouvelle. On les suit volontiers au cœur de l’obscurité (vénéneux et sensuel Darkness). Les mélodies faussement glaciales finissent au fil des écoutes par toucher en plein cœur (Sylphid Dies) et ce Save the youth finit par être le compagnon idéal de nos heures désenchantées.

 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3