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Jagwar Ma, Howlin : rêves au soleil

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Dès le premier morceau, on a l’impression d’être au bord d’une piscine, un bon cocktail dans la main. What Love, ouverture de Howlin, le premier album de Jagwar Ma, a quelque chose d’étourdissant. Il s’infiltre en nous et provoque une certaine ivresse. La voix entête, les samples font palpiter le cœur. Lascif à souhait, éblouissant. On sent que cette formation australienne, que certains chanceux avaient pu découvrir au Midi Festival en 2012, va envoyer du lourd. La fin du morceau, joliment en distorsion, maintient l’excitation. Et toute la suite emballe. Uncertainty donne envie de s’essayer illico au Pole Dance alors que le chant de Gabriel Winterfield n’en finit plus de nous titiller. Et puis on a l’impression de voir défiler dans notre tête tous les albums de nos plus belles vacances alors que se déploient les solaires et physiques The throw, That Loneliness ou Come Save Me. Des pistes qui prennent possession de notre corps dès la première écoute, une pop aussi imparable qu’intemporelle. Jagwar Ma réussit ici l’exploit rare de signer un album sans faute. Howlin défile à toute à l’allure, ne laissant que peu de répit, donnant envie de chanter, danser, taper dans les mains et sauter dans tous les sens.

Si ce disque était une photographie, elle serait forcément ornée de filtres radieux. Jagwar Ma fait continuellement entrer la lumière. Chaque titre dispose d’une véritable pulsion de vie, d’un souffle qui donne envie d’y revenir. Les montagnes russes sonores de Man I need ou le sample transperçant de Did you have to ne nous lâchent plus. La mer brille, tout n’est plus que simplicité et beauté. Quand le disque s’arrête on a l’impression de sortir d’un beau rêve. Avec le plaisir de se dire que l’on peut le renouveler à l’envie.

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3