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Judah Warsky, Bruxelles : curieux puzzle

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Judah Warsky (que certains connaissent bien pour suivre les formations Chicros ou Turzi) avait étonné son monde en 2012 avec un premier album solo des plus aventureux, Painkillers & Alcohol. On retrouve un même goût du risque, une liberté, une insolence, dans son nouvel opus intitulé Bruxelles. Certains titres peuvent complètement laisser perplexe à la première écoute mais ils provoquent quoi qu’il arrive quelque chose. L’ouverture sur le morceau Bruxelles, capitale de l’Europe est un bon exemple. Un fond musical qui retranscrit le côté bruyant, éparpillé et énergique de la ville, où tout finit par se recouper pourtant, comme par magie. La voix est chaude, les paroles presque naïves, d’un premier degré comme on ose plus trop l’employer aujourd’hui, surtout pour déclarer sa flamme à une ville. Plus proche de ses premières aventures en solitaire, Water flirte lui avec la pop tout en jouant de la distorsion. La pochette du disque peut aussi bien évoquer Bruxelles, un visage, un puzzle. Il est en tout cas ici question de différentes pièces formant un drôle d’ensemble. Surprenant et culotté, Judah Warsky s’amuse avec son auditeur sans le ménager, dynamitant les ballades sentimentales classiques (les déroutantes paroles de T’inquiète), s’offrant un trip oriental sur l’entêtant Think of me, mettant d’une en musique un poème de Garcia Lorca (La Cinco de la Tarde) ou nous offrant un moment absolument jouissif et libérateur avec le single Marre de tout. On s’y perd un peu, on se laisse parfois émouvoir alors qu’on ne s’y attendait pas, on rest pris de cours par la beauté ou l’ingéniosité de certains arrangements, on se marre aussi. Un disque curieux dans tous les sens du terme. Et qui plus est orné de clips qui ont de la gueule.

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3