Kindr : l’appli Grindr peut-elle vraiment se racheter une conduite ?

On se demandait ce qu’était Kindr que l’application de drague gay Grindr teasait depuis quelques temps sur ses réseaux sociaux. Visiblement il ne s’agira pas d’une nouvelle appli mais simplement d’une campagne de sensibilisation des utilisateurs de Grindr pour les inciter à être plus respectueux les uns envers les autres.

Deux vidéos ont déjà été mises en ligne : une sur le racisme (vous savez ces gens qui par exemple disent qu’ils ne veulent pas coucher avec des asiatiques mais qui ne sont pas racistes) et une autre sur le bodyshaming. Elles sont assez bien fichues et donnent à réfléchir.

On voit bien où l’appli numéro 1 de nos plans lucs veut en venir : son image est de plus en plus moquée et égratignée sur les réseaux sociaux. Cette campagne vise donc un peu à redorer son blason même si ici on doute quand même que cela change. Car hélas ce qui fait cette appli, ce sont les gens qui sont dessus et ils ont trop pris l’habitude d’utiliser Grindr ,à 80% disons pour être optimiste, pour ne faire que des rencontres express déshumanisées. Ajoutons que la mode est au « plan direct » depuis un moment donc ce n’est pas avec ça que le respect va revenir.

Je me souviens des débuts de Grindr. C’était plutôt sympa et bon enfant. Mais au fil des années,  le système s’est durci et est devenu beaucoup plus trash. La moitié des usagers exige avant une rencontre des photos à oilpé et vous passe au scanner. Sur Grindr, vous êtes un bout de viande. C’est pas cool mais c’est comme ça et je pense qu’il faut prendre en compte cette donnée quand on s’y connecte. Le fait d’être caché derrière son écran poussent beaucoup de garçons à ne pas prendre de gants et à oublier toute politesse. Ils sont là pour trouver leur plan avec leurs critères qui peuvent laisser pantois, rapidement, sans considération. Cette appli n’est pas humaine du tout mais aujourd’hui on le sait et on y va en connaissance de cause. S’inscrire sur Grindr, c’est accepter les règles d’un jeu pas forcément bon pour l’égo où on peut vous rejeter pour tout et n’importe quoi. Vous ne pouvez pas dire que vous n’étiez pas prévenu.

Ce billet n’est pas fataliste pour autant : si je ne crois pas une seconde que la campagne Kindr changera quelque chose, on peut toujours utiliser Grindr et ménager son égo en rigolant de ces chiens qui sont désagréables. Et puis surtout,  il y a d’autres choses qui existent !

N’allez pas sur Grindr si vous cherchez tout sauf un plan. Préférez Tinder qui n’est pas le paradis non plus mais où les garçons gays sont nettement plus respectueux, habillés et prêts à dialoguer. Et si vous êtes en chien et que vous en avez marre d’être bloqué car vous ne voulez pas envoyer une photo dossier, tentez les cruising bars dans la ville la plus proche de vous : c’est intimidant au début mais c’est nettement plus friendly (perso quand je vais dans un cruising bar je finis parfois avec des mecs qui ne sont pas mon genre à priori parce qu’ils me charment par leur attitude – chose impossible à percevoir sur Grindr via une simple photo réductrice).

Alors certes si vous habitez dans un petit village c’est un peu galère de faire toute la route pour un cruising. Mais bon, quitte à le faire moins souvent rien ne vaut un lieu dédié avec des gens « matérialisés » ou un « vrai bar » que de s’enfermer dans un monde virtuel glacial où votre personnalité, ce que vous dégagez, ce que vous avez dans le regard ne sera jamais pris en considération. Il existe aussi des associations LGBT favorisant les rencontres même s’il est vrai qu’elles sont pour beaucoup surtout présentes dans les grandes villes. 

Que ce soit pour la sexualité ou le dating, à titre perso je garde les applis sous le coude pour tuer l’ennui, tromper la solitude quand elle pointe le bout de son nez mais je m’interdis de n’être que là-dessus et me pousse à sortir. Rien ne vaudra jamais le contact réel. Deux regards qui se croisent c’est tellement mieux qu’un « Salut, ça va ? Pic ? ».