CINEMA

LE CRIME ÉTAIT PRESQUE PARFAIT de Alfred Hitchcock : l’art du meurtre

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Margot Wendice (Grace Kelly) est inquiète alors que son amant Mark (Robert Cummings), un auteur de polars, lui revient après un an d’absence. Son mari, Tony (Ray Milland), a changé en bien et elle ne voudrait pas lui faire de la peine. Autre fait notable : durant l’année qui a séparé les deux amants, la femme infidèle avait reçu une mystérieuse lettre de chantage, la menaçant de révéler à son époux ses frasques. Bienveillante mais incapable de se séparer de Mark, Margot se retrouve dans une position délicate.

Ce qu’elle ignore, c’est que Tony est au courant de toute l’affaire et qu’il mijote depuis longtemps un plan pour la faire assassiner. Le moment est venu pour le mari bafoué de prendre sa revanche et de récolter au passage un précieux héritage. Tony élabore ce qu’il pense être un crime parfait. Mais alors que le meurtrier loupe son coup et se fait assassiner par Margot, les choses deviennent bien plus compliquées que prévu…

Adapté de la pièce de Frederick Knott, Le crime était presque parfait (tourné à l’époque en 3D !) est une occasion supplémentaire d’admirer la maîtrise d’Hitchcock, transformant un huis clos bavard en un film particulièrement tendu et vertigineux. Le scénario et ses personnages témoignent d’une perversité certaine et l’ambivalence règne. Margot apparaît d’abord comme une épouse peu loyale avant de devenir une victime attachante tandis que Tony, suscitant au premier abord l’apitoiement se révèle petit à petit comme machiavélique et assoiffé d’argent.

Les retournements de situation sont nombreux et c’est avec une véritable fascination que l’on suit le personnage de Tony dans ses multiples manipulations et sa faculté à inventer des mensonges à une vitesse folle. Le crime est ici plus que jamais montré comme un art complexe, tout comme la façon de mener à bien une enquête ou d’en raconter le récit.

Si le huis clos donne parfois la sensation d’assister à un Hitchcock un peu plus mineur que d’habitude, un exercice de style, l’intelligence et la finesse du cinéaste finissent une fois de plus par séduire.

Film sorti en 1954 et disponible en VOD

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3