CINEMA

LE GRAND JEU d’Aaron Sorkin : Jessica Chastain organisatrice de parties de poker clandestines

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C’est peu dire que l’histoire de Molly Bloom, personnage principal du film « Le grand jeu » adapté d’une histoire vraie, est aussi folle qu’excitante. Comme le note avec un humour amer l’ouverture du long-métrage d’Aaron Sorkin, Molly n’a pas vraiment eu de chance. Eduquée sévèrement dans l’idée de devenir une championne de ski, elle se rate tout près de la grande victoire. Elève brillante, elle décide de reprendre ses études mais fait un break pour tenter de se retrouver loin d’un père asphyxiant. Travaillant dans un bar, elle fait la rencontre d’un homme qui organise des parties de poker clandestines. Elle découvre en tant qu’ »assistante » l’univers du jeu et se laisse fasciner.

Des sommes énormes mises en jeu sur le tapis, un acteur connu qui vient régulièrement jouer, des réputations et des vies qui montent en flèche ou se brisent. L’excitation est au rendez-vous et Molly sent qu’elle a sa propre carte à jouer. Mais son employeur misogyne ne supporte pas qu’elle prenne ses aises et ne lui obéisse pas au doigt et à l’oeil. Expulsée du jour au lendemain, Molly décide de reprendre les choses en main et d’opter pour l’audace. Elle articule un plan malin pour organiser ses propres parties dans la suite d’un grand Hôtel. Avec son charme et ses quelques connaissances comme seules armes, elle tente le tout pour le tout. Et ça fonctionne.

Devenant l’organisatrice de parties de poker légendaires, la jeune femme voit des millions de dollars défiler ainsi que des personnes de pouvoir issues du spectacle, du sport… Mais ce succès vertigineux n’est pas sans risque. Il attire bien des ennemis et des convoitises. Il impose un rythme de vie harassant. Flirtant avec l’illégalité et le danger, Molly se retrouve prise pour cible par la mafia russe puis le FBI. Elle pourrait bien tout perdre…

le grand jeu aaron sorkin

Assez clipesque dans sa forme, le film fait le maximum pour que le spectateur ne s’ennuie pas une seconde et révèle un penchant pour les artifices. Et ça lui va bien ! On est vraiment transporté par cette histoire riche en rebondissements qui nous emporte dans le monde fascinant et vénéneux du jeu tout en dressant le portrait d’une femme charismatique, atypique, se débattant au sein d’un univers très masculin, souvent misogyne et impitoyable. Si on peut regretter qu’Aaron Sorkin soit un peu trop fasciné par moments par les tenues affriolantes que porte la géniale Jessica Chastain, son long-métrage défend bien un point de vue assez féministe.

Doté d’un humour corrosif, ficelé comme un thriller haletant, « Le grand jeu » avance à toute allure quitte à parfois frustrer. On aurait en effet aimé en voir plus sur l’activité réelle de Molly Bloom. Si on voit bien qu’elle tient tête à ses « invités » et qu’elle reste fidèle à ses propres valeurs, on a parfois du mal à suivre toutes les facettes de son ascension et de son business qui est bien plus complexe qu’il n’en a l’air. Mais pas facile d’en faire encore plus alors que le film dure 2h20 et qu’il se révèle sans temps mort, ce qui est un petit exploit.

« Seule contre tous », Jessica Chastain se plonge avec passion dans un personnage de femme qui ne faiblit pas tout au long de sa jeune vie face aux hommes. Intense et divertissant, le film a enfin le mérite de donner envie d’en savoir plus sur Molly Bloom, « bimbo vue de l’extérieur, très smart à l’intérieur ».

Film sorti le 3 janvier 2018 

Le crush du film

le grand jeu aaron sorkin

L’image des hommes dans le film est peu flatteuse et le personnage principal n’ayant pas de « love interest », pas grand chose à se mettre sous la dent. Seul mâle droit dans ses pompes, Idris Elba émerge du lot en avocat taquin. Et il ne manque pas de charme dans ses costumes.

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3