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Les 10 meilleurs courts-métrages gays de Chéries Chéris 2021 selon popandfilms

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Comme chaque année, le festival Chéries Chéris a dévoilé une large collection de courts-métrages. 4 séances étaient dédiées aux courts gays, venant de France comme du monde entier. Après avoir tout regardé, voici les 10 que popandfilms retient. 

ERRAR A NOITE de Flàvio Gonçalves 

ERRAR A NOITE de Flàvio Gonçalves

Très beau film atmosphérique venu du Portugal, ERRAR A NOITE, comme son titre l’indique, nous invite à errer au coeur de la nuit. Nous suivons ainsi, à Lisbonne, à l’aube de l’été, un beau barbu qui travaille comme barman dans un cruising bar. Après avoir gentiment mis dehors le dernier client (un habitué), nous suivons notre barman sur le chemin du retour chez lui. Un vagabondage nocturne et sensuel qui matérialise l’enivrant parfum de la nuit sur l’écran. 

Un comédien sexy et magnétique, une mise en scène qui joue parfaitement avec l’atmosphère nocturne et nous balade entre rêveries et réalité jusqu’à un difficile petit matin. On sent un vrai regard de cinéaste. La révélation de cette édition.

THRIVE de Jamie Di Spirito 

THRIVE de Jamie Di Spirito

Joe (Taofique Folarin) se réveille et se connecte à Grindr. Un beau mec, Alex (Ben Alridge), le drague et lui propose un café. Joe répond qu’il ne cherche rien de sérieux. Alors Alex propose de passer directement chez lui. Se déploie un plan passionné qui va aller plus loin que prévu quand après l’étreinte, au moment de se rhabiller, Alex va oser pointer du doigt quelque chose qu’il a remarqué dans l’appartement. 

Une vibe Weekend dans ce court-métrage très bien réalisé et moderne. Le duo d’acteurs est super craquant et Thrive aborde de façon sensible et moderne le thème des rencontres gays et du HIV. La petite pépite romantique côté courts-métrages de cette édition. 

REFORMA de Fàbio Leal 

REFORMA de Fàbio Leal

Mine de rien, les courts et longs-métrages montrant la sensualité de mecs gros ne sont pas légion. On ne peut donc que saluer ce Reforma qui suit le quotidien fait de doutes d’un jeune trentenaire brésilien gay qui aimerait trouver l’amour mais qui complexe en raison de ses rondeurs. 

Alors qu’il aide sa soeur à retaper un appartement, il s’interroge sur son corps : a-t-il vraiment envie de mincir, pourquoi les garçons ne veulent jamais plus qu’une parenthèse au lit avec lui ? Sa soeur lui renvoie joliment la balle à un moment en pointant du doigt que lui-même s’obstine à ne choisir que des garçons minces. Faire le choix de s’aimer avec ses rondeurs, d’aimer ceux qui en ont aussi, et ne pas se préoccuper du regard idiot que peuvent avoir certaines personnes.

Une chronique de vie douce, sensible, authentique, qui magnifie joliment le corps dodu et poilu de son interprète principal… qui n’est autre que le réalisateur lui-même qui a aussi tout écrit. 

RÊVER COMME LUI de Valentin Merz Tanören

RÊVER COMME LUI de Valentin Merz Tanören

C’est peut-être l’un des courts-métrages les plus clivants de cette sélection mais c’est aussi l’un des plus intrigants. Avec Rêver comme lui, Valentin Merz Tanören méle au quotidien d’un jeune et sexy couple gay en vacances à la campagne (Simon Frenay et Leon David Salazar) des rêveries torrides, tordues voire morbides. 

Un onirisme sulfureux, déjanté, qui joue avec les limites et qui évoque parfois le cinéma de Buñuel à la sauce gay. Pas pour tous mais une vraie proposition de cinéma qui donne envie d’en voir plus. 

INABITÀVEIS de Anderson Bardot 

INABITÀVEIS de Anderson Bardot

Nous suivons ici un metteur en scène / chorégraphe autour d’une scène clé d’une performance qu’il dirige. A travers l’acte artistique, le film revient sur la sombre page de l’esclavagisme noir (avec des hommes exploités et vendus moins chers que des bêtes par des multinationales du café notamment – n’oublions jamais ! ) mais aussi sur l’émancipation des homosexuels noirs.

La danse brise ici les chaînes avec de très belles images. A la croisée des arts et des mémoires. 

ON MY WAY de Sonam Larcin 

ON MY WAY de Sonam Larcin

Dans la campagne belge, un jeune homme découvre caché sur son lieu de travail un migrant nigérian. Il lui offre un repas dans sa caravane et demande à son amant, qui est un homme marié, de venir le soigner. Comprenant qu’il est face à un couple gay, le migrant, Dayo, finit par raconter sa propre histoire. Il s’avère qu’il est en fuite en raison de sa propre homosexualité. 

Avec pudeur et sensibilité, On my way dresse un parallèle entre une homosexualité totalement rendue impossible au Nigeria et une homosexualité vécue dans le placard dans une Belgique pourtant bien plus ouverte à priori. L’incursion du personnage de Dayo va agir comme un révélateur. Un beau trio de comédiens, une mise en scène nocturne et mélancolique et un sujet encore tristement d’actualité traité avec finesse.

LE JOUR A COMMENCÉ HIER de Juliàn Hernandez

LE JOUR A COMMENCÉ HIER de Juliàn Hernandez

Réalisateur particulièrement aimé par popandfilms, Juliàn Hernandez propose un nouveau film visuellement abouti. Comme toujours, l’homoérotisme est très présent et la mise en scène sensuelle nous fait tourner la tête. Passée une intro qui ne devrait pas manquer de plaire aux amateurs de panards, le film suit le parcours de Saùl, jeune homme qui n’a jamais fait de test HIV et s’apprête à en faire un pour la première fois. 

A la fois oeuvre de fiction et de sensibilisation sur le thème du HIV aujourd’hui, un court-métrage moderne, romantique avec une petite touche poétique en plus.

PETIT PUCEAU de Benoît Masoco 

PETIT PUCEAU de Benoît Masoco

Le réalisateur du documentaire L’étincelle, Benoît Masoco, revient avec un court-métrage de fiction très efficace, plus retors que ce que son cadre un peu trivial pourrait laisser penser. 2 mecs hétéros se rencontrent dans l’optique de passer une soirée à trois avec une fille très ouverte. Ils trinquent en l’attendant mais celle-ci n’arrive pas… 

Bien vu et drôle, avec un aspect plus noir et tordu aussi, le film montre avec authenticité les éternels codes d’une pseudo-masculinité outrancière. Il joue aussi avec l’érotisme de la situation et le charme de ses deux comédiens, dont le très sexy François Pouron. 

UN VRAI MEC de Dominique Preusse 

UN VRAI MEC de Dominique Preusse

La question de la virilité est également au centre de Un vrai mec, porté par le très charmant et talentueux Adrian Lestrat. Ce dernier incarne un garçon qui se fait larguer par sa copine en même temps qu’elle lui annonce l’avoir trompé et lui avoir refilée une MST ! Le personnage se repasse alors le film de ses relations passées mais aussi de ses échanges avec ses proches. Tous lui mettent la pression sur ce qu’ils peuvent attendre d’un « vrai mec ».

Avec douceur, fantaisie, un brin de folie et pas mal de langues qui se croisent (au sens propre comme au figuré), le portrait attachant d’un garçon bisexuel qui a juste envie qu’on lui fiche la paix et qu’on le laisse être tout simplement tel qu’il est. 

THREESOME de Nyko Piscopo

THREESOME de Nyko Piscopo

Le réalisateur Nyko Piscopo s’est amusé à imaginer une relecture délirante et gay autour de Carmen pendant le confinement. Avec un effet stop motion, cela donne lieu à ce très court-métrage amusant avec de beaux garçons. 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3