CINEMA

LES FAUVES de Vincent Mariette : adrénaline au camping

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Nouveau long-métrage de Vincent Mariette après « Tristesse Club », Les Fauves s’aventure sur le territoire du cinéma de genre avec Lily-Rose Depp dans le premier rôle en adolescente avide de sensations fortes. Un film atypique qui se prend souvent les pieds dans le tapis mais qui ne manque pas de charme.

L’été, dans un camping en Dordogne. Laura (Lily-Rose Depp) traîne avec sa cousine Anne (Aloïse Sauvage) et se laisse fasciner par une rumeur locale. On raconte que des gens disparaissent, devenant les proies d’une panthère rodant dans les environs. Un des garçons du camping, Vincent (Jonas Bloquet), parle aussi d’une grotte magique…

Après qu’elle ait refusé les avances d’un de ses nouveaux camarades, Laura découvre qu’il a disparu. Dans le même temps, elle rencontre l’énigmatique Paul (Laurent Lafitte), un romancier étrange et un peu flippant dont elle est fan de l’oeuvre. Elle découvre qu’il alimente à sa façon la rumeur de la panthère, estimant que notre monde actuel manque de mythes. L’homme plus âgé, qui pourrait très bien s’avérer être un tueur, et l’adolescente borderline se rapprochent. Mais voilà que débarque l’inspectrice Camus (Camille Cottin) qui enquête sur le garçon disparu après sa soirée avec Laura…

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La première et grande qualité du film, c’est sa faculté à déployer une atmosphère étrange voire un peu malsaine sans trop forcer le trait et sans avoir recours à de grosses ficelles. Il y a quelque chose d’assez poisseux dans ce camping où finalement tout le monde se révèlera plus sombre et dangereux qu’il n’y parait. On sent une vraie envie de cinéma, une vraie volonté de s’affranchir d’un cinéma français qui pourrait avoir tendance à être trop balisé. Les acteurs sont efficaces que ce soit Lily-Rose Depp en ex ado suicidaire qui a l’impression de revivre en flirtant avec le danger, Laurent Lafitte en mode cracra et menaçant, Camille Cottin en flic retorse ou encore le sexy Jonas Bloquet.

Hélas, il manque un petit quelque chose pour totalement nous convaincre. Si la mise en scène est appliquée, le scénario se révèle un peu bordélique et la dernière partie se révèle maladroite, nous faisant sortir de la salle avec un sentiment mitigé (« tout ça pour ça »). Reste une réflexion intéressante sur la relation des êtres aux mythes, sur le fait de créer ou s’approprier des légendes pour fuir ses propres démons. A défaut d’être abouti et de vraiment nous tenir en haleine du début à la fin, Les Fauves essaie au moins quelque chose et réussit par moments à nous emporter dans son univers trouble.

Film sorti le 23 janvier 2019

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3