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Terrenoire bouleverse avec l’album « Les Forces Contraires »
Pas facile de poser des mots sur un disque qui vous retourne autant ! Avec Les Forces contraires, le duo français Terrenoire (composé de deux frères) délivre un des albums les plus forts et les plus émouvants qu’on ait pu entendre depuis longtemps. Préparez-vous à avoir la chair de poule et à verser quelques larmes.
Cet ensemble de 10 morceaux hyper beau et hyper maîtrisé est une sorte de dialogue entre forces contraires : la vie et la mort, l’enfance et l’âge adulte, la noirceur du monde et l’espoir d’un renouveau. Au détour d’un morceau, on entend les garçons chanter qu’ils font de « la chanson populaire aux drôles de contours ». Ce que fait Terrenoire ne ressemble en effet pas à grand chose de connu : les expérimentations fusent que ce soit du côté du chant ou des mélodies qui délivrent souvent comme par magie des uppercuts émotionnels qu’on n’avait pas vu venir. Il y a dans l’écriture du duo une poésie et une intensité alliées à un sens pop évident et un zeste de malice.
Les Forces Contraires est un sans-faute, tous les morceaux générant des émotions fortes d’une façon singulière en s’attaquant à des thématiques on ne peut plus modernes et universelles : le flou des relations amoureuses à notre ère digitalisée et la soif d’absolu qui subsiste pourtant (B*ise-moi, Mon âme sera vraiment belle pour toi, Margot dansait sur moi), le fantôme d’un père emporté par un cancer qui fait toujours mal mais qui a aussi permis de se forger et se recentrer sur l’essentiel et le Beau (l’ultra bouleversant Derrière le soleil, Jusqu’à mon dernier souffle et Ça va aller), la quête de sens dans un monde qui part méchamment en vrille mais où l’instinct de survie l’emporte (Dis-moi comment faire, La fin du monde).
Il y a dans cette musique une sorte de force noire, hypnotique, ensorcelante et en même temps toujours un chemin qui finit par nous ramener vers la lumière. C’est profond, plein de souffle, magnifique tout simplement. Album de l’année ? Sûrement.