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The Fall (saisons 1 et 2) : le thriller qui met K.O. !

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Stella Gibson (Gillian Anderson) débarque à Belfast. On lui demande d’enquêter sur des meurtres récemment survenus. Petit à petit, la piste d’un serial killer se précise. Le tueur s’acharne sur des jeunes femmes brunes qu’il repère, épie brièvement, puis finit par assassiner avec un rituel précis. A chaque fois, il les attaque, révèle son visage puis les étouffe et les met en scène pour prendre des photos qui constitueront sa propre pornographie morbide. Cet être sadique, dangereux et cruel prend pourtant les traits de Paul Spector (Jamie Dornan), séduisant jeune homme, en apparence sans histoires. Il travaille le jour comme psy dans un centre et a fondé une petite famille. Alors qu’il commence à enchainer les crimes, sa relation avec sa femme, Sally (Bronagh Waugh) se délite. Sa petite fille, l’adorable Olivia, sent que quelque chose de bizarre se trame. Une traque haletante va commencer durant laquelle va peu à peu s’esquisser un duel éprouvant entre Stella et Paul… 

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Excellente surprise que cette série en mode thriller avec un duel renversant entre Gillian Anderson et Jamie Dornan. Doté d’une réalisation soignée et d’une écriture béton, The Fall nous plonge dans un cauchemar éveillé le temps d’une enquête au rythme singulier. A la fois la tension ne retombe jamais et en même temps la fiction prend le temps d’installer ses personnages, de les développer, nous plongeant dans leur quotidien et leur noirceur. L’atmosphère est volontairement poisseuse, chaque personnage regorge de zones d’ombres, de failles et d’obsessions.

Le grand défi du show était indéniablement de nous plonger avec finesse dans la tête d’un tueur en en faisant un être à la fois séduisant et cruel, lisse en apparence, calme, mais complètement tordu à l’intérieur. Le fait que le hotissime Jamie Dornan prête ses traits au personnage est assurément troublant. On le voit à la fois comme un bon père, sensible et attentionné, un psy dévoué qui vole à la rescousse d’une femme battue, et un psychopathe qui sous l’emprise de ses pulsions commet des meurtres atroces. C’est sans doute là le pire, l’élément le plus tétanisant : échappant à toute psychologie toute tracée, le tueur agit ici sans que l’on puisse vraiment expliquer pourquoi. Il n’est qu’un homme comme les autres dépassé par des pulsions incontrôlables et sanguinaires. De là à dire que tout le monde pourrait être un serial killer en puissance, il n’y a qu’un pas. The Fall s’évertue d’ailleurs à dresser des portraits de personnages tous ambivalents, tous dotés de faiblesses ou d’addictions. A tous les niveaux, chacun peut se laisser corrompre par lui-même.

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Si Jamie Dornan est ici une belle révélation, la star du show est indéniablement Gillian Anderson en détective sexy. Femme de poigne, évoluant dans un milieu où les hommes ont trop souvent le pouvoir et dictent leur loi. Brillante, courageuse, souvent dure aussi, Stella est une véritable guerrière qui ne reculera devant rien pour faire avancer son enquête. Mais si elle passe la majeure partie de son temps à se faire respecter et à abattre les préjugés sexistes, cette obsédée du contrôle au travail à tendance à se laisser submerger par son rapport aux hommes. Quand elle s’aventure sur le terrain de la séduction, elle apparait comme une prédatrice. Mais, attirée par les jeunes éphébes, elle a tendance à faire de mauvais calculs et à s’engouffrer dans des situations pour le moins périlleuses.  Le parallèle entre Paul, serial killer ayant un sérieux problème avec la gent féminine, et Stella, figure d’autorité et de justice qui a à son échelle un vrai soucis avec la gent masculine, est à la fois gonflé et captivant.

Au coeur d’une société corrompue à bien des niveaux, chacun se débat pour tenter de préserver ce qu’il y a encore à sauver. Mais ce qui guette et fait frissonner les protagonistes, c’est le néant qui se dessine : un monde chaotique et sauvage contre lequel la justice ne peut au final plus grand chose. Glaçante, maitrisée et intelligente : une série à découvrir d’urgence qui va vous scotcher !

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3