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Yellow Ostrich, Strange Land : le temps de l’envol

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Révélé par une série d’EP et d’albums bricolés dans sa chambre et au charme ravageur, Yellow Ostrich a commencé à trouver son public avec un premier album « officiel », The Mistress. Après une tournée américaine que l’on devine enrichissante, pour laquelle il a recruté des musiciens, le chanteur-compositeur Alex Schaaf a transformé Yellow Ostrich en groupe. Voici donc un nouvel opus, Strange Land, qui bénéficie d’une production plus solide.

Le premier morceau lancé, Elephant King, annonce la transition. On retrouve le goût de l’aventure, des envolées pop, un bricolage persistant mais l’épure des débuts laisse place à une avalanche d’instrumentations nous rapprochant d’un style un peu plus « pop rock ». Visiblement destiné à séduire un public plus large, les nouvelles compositions, si elles gardent leur petite fantaisie, ont parfois tendance à trop vouloir en envoyer quitte à perdre un peu en personnalité (Marathon Runner ne manque pas de séduire dès le premier coup mais lasse vite, Daughter pourrait être le morceau sympa de n’importe quel groupe indé à la mode si Alex Schaaf ne s’imposait pas autant de par sa voix).

Voici donc venu le fameux moment où une formation prend son envol pour devenir plus mainstream. Restera-t-on ou pas ? Sans doute. Car Yellow Ostrich n’oublie pas ses fans de la première heure, retrouvant le minimalisme émouvant des débuts avec les très jolis I got no time for you et I want Yr love. Persiste aussi le goût de l’évasion, des répétitions, des joyeux bordels sonores au milieu de pépites pop subtilement calibrées (The Shakedown, Up in the mountains). Et le changement, l’affirmation, apportent de belles surprises comme Stay at home, petite merveille pleine d’énergie et d’émotion. On ne se débarasse pas de l’autruche jaune comme ça…Album en écoute ici.

 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3