Jef Barbara, Soft to the touch : pop arc-en-ciel

Jef Barbara en avait étonné plus d’un avec son premier album Contamination. Le revoici pour de nouvelles aventures avec Soft to the touch, jukebox imaginaire qui en 15 morceaux échappe au temps, aux modes et aux genres, nous amenant à nous perdre et à faire ressurgir des émotions et des sensations contradictoires. Ouverture renversante avec About Singers. Cette musique-là est étrangement visuelle, stimule l’imaginaire. On imagine un spectacle flamboyant, vibrant, dont les envolées nous arracheraient sans mal quelques larmes. Un peu moins de 5 minutes, on en ressort sans voix, éclaboussé par ces jets de beauté, une mélodie tout sauf linéaire nous achevant dans un déluge sonore.  Et nous de nous sentir plus vivants que jamais. On accepte alors volontiers les caresses du sexy Soft to the touch avant de savourer non sans gourmandise le joliment kitsch Chords (en duo avec Laetitia Sadier). Jef Barbara fait partie de ces artistes culottés qui suivent leurs envies, dont chaque morceau finit par ressembler à une histoire abstraite, surprenante.

Petit à petit se dessine un arc-en-ciel sur lequel on s’imagine glisser, le temps d’une ballade élégante (Song for the loveshy), d’un trip haut perché (Crédit d’amour, I don’t know what’s going on), d’un moment d’abandon très cul (Amour ardent) ou d’une pop song euphorisante (I know I’m late). Ca scintille, c’est brillant dans tous les sens du terme, d’une liberté et d’une créativité peu commune. Un album ludique, glamour, aussi amusant qu’émouvant, d’une classe folle : le chef d’oeuvre inclassable de 2013 ?