Outfit, Performance : pop changeante

Si vous aimez l’électro pop et les morceaux les plus mélancoliques de Metronomy ou Hot Chip, les anglais de Outfit risquent fortement de vous plaire. Leur premier album, Performance, tout en contrastes et plein de fièvre, est une jolie réussite. L’inaugural Nothing Big semble annonciateur d’un titre de hip hop avant de se muer en une sorte de grand brouillard musical au milieu duquel surgit un refrain aux allures de cri de survie. Rois de l’entre-deux, entre euphorie, révolte et vague à l’âme, le groupe livre de nombreux titres d’une précieuse élégance (I want what’s best, Be still). Le bien nommé House on fire nous retourne entre panique et euphorie, Elephant Days opte pour une envolée un brin psychédélique… Mais ce que l’on apprécie le plus dans cet ensemble éclectique, c’est la capacité de la formation à jouer avec le rythme, contrer les attentes pour naviguer quelque part entre la musique, le cinéma, l’expérimental… Certains morceaux accrochent instantanément et d’autres distillent leur petit mystère sur la durée. Parmi les pistes les plus irrésistibles, on notera The Great Outdoors où les claviers féériques s’effacent face à un refrain abrupt et chargé en émotions. L’intense Channel Hopping devrait pour sa part ne pas manquer d’en bouleverser plus d’un avec ses guitares sentimentales et perçantes. Un album fort, aux mille visages.