Moodoïd, Le monde de Möö : conte sensuel

On avait craqué sur leurs deux EP et quelle joie de constater à l’écoute de leur premier album que toutes les belles promesses se confirment pour Moodoïd. Le monde de Möö nous invite pour un voyage musical unique, dense, plein de mystère et de délicieuses excentricités. Un grand disque queer qui se raconte comme un conte pour adultes.

Le titre d’ouverture, Les garçons veulent de la magie, marque magnifiquement le départ d’une aventure riche en rêves, fantasmes et sensualité. On a l’impression d’être hypnothisés, on laisse le chanteur Pablo Padovani nous étreindre et nous faire passer par une multitude d’états et d’émotions, façon montagnes russes. A noter d’ailleurs que la formation n’a pas choisi la facilité puisqu’elle n’a pas inclus dans cet LP les single qui l’ont révélée (La montagne, De folie pure). Rien de surprenant de leur part : la bande de Moodoïd déborde de créativité et confectionne quasiment à tous les coups des morceaux d’une folle originalité. C’est audacieux et aventureux à tous les niveaux : textes (poétiques), voix (haut perchée, souvent sur le fil, touchant la grâce à force de se mettre en danger), mélodies (élégance, un côté intemporel et pourtant, aussi, une vraie modernité). Entre songes joueurs (La lune) , coups pailletés dans le rétro (Machine metal ou le jouissif et barré Bongo Bongo Club), ballades étourdissantes et cinématographiques (sublime Bleu est le feu , Les oiseaux, Les filles font que le temps est jouissif) ou grand moment lubrique (Heavy Metal Be Pop 2), le premier album de Moodoïd nous entraîne plus qu’aucun autre disque sorti cette année dans un ailleurs ô combien séduisant et stimulant. Un groupe qui t’émeut, te fait rêver tout en cultivant le désir et le plaisir : ça s’appelle le grand amour !