COURTS
« Best Of Chéries Chéris Vol. 1 » : des courts-métrages gays français à voir !
Le festival parisien de films LGBTQ « Chéries Chéris » s’est taillé au fil des années une solide réputation. Sa programmation est aussi éclectique que pointue. C’est donc avec bonheur qu’on apprend l’édition d’un DVD regroupant une sélection de quelques-uns des meilleurs courts-métrages gays français diffusés au cours de cet événement. Une bonne occasion de découvrir des cinéastes prometteurs.
Le trésor de cette première édition est définitivement Herculanum de et avec Arthur Cahn qui suit un plan cul régulier qui s’instaure entre deux parisiens. Plein de naturel, sensible, intimiste au meilleur sens du terme, ce court-là fait battre fort notre petit coeur et c’est une occasion supplémentaire de voir le si craquant Jérémie Elkaïm dans un rôle d’amant magnétique. Le charme de la rencontre fonctionne à fond et les mots importent ici autant que les gestes et les regards. Irrésistible.
Le reste de la sélection ne démérite pas. A commencer par Apollon de Loic Dimitch. Une variation pop et poétique sur un ado gay en quête de repères et de masculinité. Les diktats sont là, frôlant l’obsession. Submergé de bananes métaphoriques, l’aspirant cover boy du film se laisse prendre au piège d’une quête épuisante de beauté qui peut mener à une grande solitude et au vide.
En retour de Benjamin Wacksmann raconte pour sa part la nuit singulière entre un homme mur bien installé et un beau gigolo (le sensuel et troublant Thibaut Wacksmann) avec lequel il a ses habitudes. La complicité et le désir se mêlent rapidement à la violence dans une étude frontale et acérée des rapports de force entre escort et client. Difficile de dire qui est le plus tordu des deux dans ce huis clos rondement mené.
Au rayon plus expérimental, le dérourant et intrigant Le corps des anges de Benoît Duvette qui nous plonge dans les quotidiens croisés de deux garçons troublés dans le monde rural et Ruptures (ou André et Gabriel) de Francisco Bianchi, qui joue avec malice des frontières entre documentaire, fiction et réalité. Ce dernier est l’occasion de recroiser le choupinet Pierre Moure et de succomber au charme latin du beau comédien Bruno Stierli.
Conclusion en beauté avec Juillet Electrique de Rémi Bigot. Plongée nostalgique au coeur de l’adolescence et évocation d’une amitié teintée de désirs retenus entre deux garçons. Un court intemporel disposant d’une atmosphère toute particulière.
Bref, une collection qui commence joliment, avec exigence, dont on espère qu’elle fera des petits. Pour fêter la sortie du DVD, on vous fait gagner quelques exemplaires sur le Facebook et le Twitter de Pop and Films.