« The Fall » : suite et fin avec une troisième saison magistrale

C’est, de loin, une de nos séries préférées de ces dernières années. « The Fall » nous avait déjà bien retourné avec ses deux premières saisons. La troisième est enfin arrivée sur Netflix et c’est l’occasion de plonger à nouveau dans cette atmosphère asphyxiante, cet univers sombre et implacable, aux côtés de l’excellente Stella Gibson (incarnée magnifiquement par Gillian Anderson qui ,rappelons-le, trouve définitivement là un de ses plus beaux rôles).

Audacieuse et exigeante, cette série policière continue de déployer un rythme très spécial, nous plongeant émotionnellement et physiquement dans l’état de détresse et de trou noir qui animent les personnages. « The Fall » est l’histoire de la traque d’un serial killer extrêmement manipulateur et pervers, Paul Spector (Jamie Dornan) par la commissaire de Police Stella Gibson. Après avoir mené une double vie (père de famille aimant le jour, serial killer fétichiste la nuit), Paul a fini par être rattrapé par la justice. Les deux premières saisons en mode chasse à l’homme avaient dessiné de façon impeccable un duel au sommet montant crescendo entre Spector et Gibson.

La saison 3 redistribue de façon surprenante et intelligente les cartes. Paul Spector se retrouve entre la vie et la mort à l’hôpital – à quelques mètres de l’une de ses victimes emblématiques, Rose Stagg. Il finit par revenir à la vie. Le personnage se dévoile sous un nouveau jour, affaibli, presque humain. Paul prétend avoir perdu la mémoire et ne plus se souvenir de rien. Sa mémoire est restée bloquée à l’année 2002. Il n’assume donc aucun de ses crimes et apparait mortifié quand on lui parle de toutes les atrocités qu’il a pu commettre. Vulnérable et tourmenté, il tisse une relation platonique avec l’infirmière qui s’occupe de lui.

Toute la question de ce nouveau chapitre est de savoir s’il bluffe ou s’il s’agit là d’une nouvelle manipulation perverse de sa part. Pourra-t-il vraiment être jugé et accusé s’il ne se souvient de rien et en constatant que la part la plus sombre de sa personnalité a quitté son corps ? Alors que les interrogatoires ne mènent à rien et que Spector se retrouve représenté par un avocat obstiné, Stella Gibson (suspectée d’avoir fauté dans son enquête en raison de procédés parfois discutables) met tout en oeuvre pour le coincer, trouver la faille.

C’est une fois de plus extrêmement précis dans l’écriture et dans la mise en scène, d’une noirceur rarement vue sur le petit écran et d’un très haut niveau côté mise en scène et interprétation. L’ensemble est lent, malaisant, mais on est complètement hypnotisé, mortifié. « The Fall » propose une expérience unique et renversante, déstabilisante, et soulève des questions morales et profondes avec une réelle subtilité.

Jusqu’à un final tétanisant, ce troisième et dernier volet ne nous laisse pas de répit et nous entraîne au coeur des ténèbres. De quoi faire de « The Fall » et du personnage féminin très fort de Stella Gibson ,sur laquelle la série se referme, un moment inoubliable.

Les crushs de la série

L’un des attraits du show est la composition étonnante de Jamie Dornan. L’acteur trouve ici beaucoup de matière et incarne avec brio un personnage hyper retors. A la fois répugnant de par ses actes, Paul Spector est aussi magnétique de par sa plastique. Redoutable et vénéneux.

A noter aussi dans un second rôle, Colin Morgan qui interprète le personnage de l’enquêteur Tom Anderson. Un charme aussi discret que racé.