CINEMA

LUNA d’Elsa Diringer : erreur de jeunesse

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Premier long-métrage d’Elsa Diringer, « Luna » est le portrait d’une jeune adolescente qui se cherche campée par Laëtitia Clément (dont la gouaille n’est pas sans rappeler Sara Forestier).

Dans une petite ville près de Montpellier, l’héroïne vit seule avec sa mère célibataire et s’accroche à son bad boy de petit ami, Ruben (Julien Bodet). Luna est de ces jeunes gens qui se laissent influencer, peu sûre d’elle et capable de suivre la meute même quand il s’agit de s’adonner à un grand acte de cruauté. Un soir, elle et ses amis prennent pour cible un jeune inconnu, Alex (Rod Paradot), qu’ils humilient violemment. Problème : quelques temps plus tard la victime arrive sur son lieu de travail, une exploitation maraîchère. Luna se demande s’il la reconnait, s’il sait qui elle est et souhaite se venger. Il va devenir son collègue et contre toute attente son ami puis son nouveau petit ami… Mais la culpabilité ronge la jeune femme et la vérité n’est jamais loin d’éclater.

luna elsa diringer

Ce premier film traite avec justesse d’un certain « âge bête » où quand on ne sait pas vraiment encore qui l’on est on peut se comporter de façon violente et stupide. Au début du métrage, Luna est vulgaire, parfois cruelle et colérique. On comprend vite ce qui ne va pas : elle est dépassée par ses sentiments pour son amoureux, Ruben, un garçon volage, indifférent, qui la manipule en permanence. Un petit pervers narcissique en puissance qui semble ne l’utiliser que pour son plaisir égoïste.

L’arrivée dans son quotidien d’Alex va amener cette fille perdue et ambivalente à grandir, murir… L’exploitation maraîchère semble ainsi faire ici office de métaphore : la mauvaise herbe peut toujours s’enlever, il y a toujours un espoir pour planter un avenir meilleur…

La mise en scène est assez simple, naturaliste, le scénario ne surprend pas vraiment mais l’ensemble se regarde avec un certain plaisir, captant quelque chose de la jeunesse d’aujourd’hui et s’appuyant sur une troupe de jeunes comédiens tous intenses dans leur propre registre.

Film sorti le 11 avril 2018

LES CRUSHS DU FILM

On retrouve avec plaisir Rod Paradot qu’on avait découvert en ado très révolté dans « La tête haute » d’Emmanuelle Bercot. Il est ici Alex, un garçon solaire et fragile. L’occasion pour lui de montrer un autre visage, plus doux, qui lui va très bien.

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On avoue avoir aussi un peu craquer quand même pour le bad boy beauf / pervers incarné par Julien Bodet. Son personnage est souvent détestable, parfois sadique et vicieux… et il le fait terriblement bien le coquin !

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3