FICTIONS LGBT
UN MEURTRE TRÈS TRÈS GAY de Rob Williams
Justin Jaymes (Tom Gross) est arrogant, vulgaire et manipulateur. Chanteur en quête de notoriété, il passe tout son temps libre à coucher avec tout ce qui bouge et à briser les coeurs et les égos. Alors que débarque en ville un nouveau gay célibataire, le très sexy Jim Noble (Scott Sell), Gene (Rob Moretti), l’un des seuls amis de l’insupportable Justin, se met en tête de faire se rencontrer les deux garçons. Qui sait, peut-être qu’en se frottant à la douceur et au romantisme de Jim, le queutard invétéré pourrait s’adoucir ? Rien n’est moins sûr : alors qu’il donne un rendez-vous coquin au bel inconnu, Justin invite également dans son lit Vic Barnaby (Mark Strano), trentenaire complexé qui n’en revient pas de cette proposition. Le lendemain, Justin est retrouvé mort dans la piscine. Officiellement il serait mort d’une overdose. Gene, l’ami fidèle, ne peut y croire et se persuade qu’il a été assassiné. Jim étant détective privé, il le convainc de mener l’enquête et de retrouver le meurtrier…
Réalisateur ayant fait des films à thématique gay indés et fauchés sa spécialité, Rob Williams (Jeux de rôle, The Men next door) s’essaie avec Un meurtre très très gay (Out to kill en VO) au thriller. Il n’en délaisse pas moins pour autant l’un de ses genres de prédilection : la comédie. Ainsi, les répliques tordantes se succèdent alors que se dessine peu à peu une louche affaire de vengeance et de meurtre. Il ne faut pas plus de quelques minutes de métrage pour comprendre qu’on est complètement dans un cinéma de niche destiné aux garçons qui aiment mater d’autres garçons : il n’y a presque que des gays à l’écran et ils sont tous ultra bien gaulés (même le personnage de Vic Barnaby, censé être celui d’un vieux garçon complexé, est doté d’un torse d’acharné de la gym). Les corps s’exhibent, le désir est omniprésent, le jeu des comédiens est souvent approximatif mais on a envie de tout leur pardonner.
Articulé autour d’une enquête divertissante, Un meurtre très très gay souffre de plusieurs handicaps : une mise en scène un peu paresseuse, une intrigue dont on devine rapidement la chute finale et qui aura un grand air de déjà vu pour tous les amateurs de thrillers érotiques des années 1990. Ca ronronne un peu mais ça se regarde facilement. Et une fois encore l’ultra sexy Scott Sell emporte tout sur son passage. Bon acteur et magnétique, il mérite à lui seul de regarder ce film modeste et bitchy qui se plait à faire tomber les masques d’une bande de gays qui n’assument pas vraiment leurs vices et les conséquences de leurs actes.
Film sorti en 2014 et disponible sur la plateforme de Films LGBT Queerscreen