FICTIONS LGBT
DREAM BOY de James Bolton : perdu d’avance
Nathan (Stephan Bender) , lycéen taciturne, débarque avec ses parents dans un bled paumé du sud des Etats-Unis. Nouvelle maison, nouvelle vie ? Au début, Nathan y croit. Il fait la connaissance de son voisin Roy (Maximilian Roeg), qui a le même âge que lui et qui n’est autre que le jeune chauffeur de bus qui le conduira au bahut tous les jours. Les deux garçons s’entraident pour leurs cours et finissent par entamer une liaison secrète. Pas question que les amis machos de Roy ne découvre ses penchants pour les personnes du même sexe que lui… La magie des moments à deux, l’ivresse des pulsions adolescentes assouvies : le nouveau quotidien de Nathan finit malheureusement par s’assombrir quand son alcoolique de père recommence à tenter d’abuser de lui. Doit-il avouer à Roy la vérité sur son passé ? Alors que ce dernier l’invite pour un week end avec ses amis entre camping et exploration de maison hantée, les choses s’apprêtent à déraper…
Le réalisateur James Bolton narre avec beaucoup de sensibilité la quête du jeune Nathan, tentant de se (re)construire, s’épanouir, assumer sa sexualité, alors que son père alcoolique et pédophile rode et le ramène à des traumatismes trop envahissants. Prenant place dans une bourgade américaine filmée non sans romantisme, Dream Boy est une chronique adolescente à fleur de peau et l’histoire tragique d’un jeune homme sensible tristement condamné d’avance.
Le charme des premiers frémissements de l’adolescence, l’émotion du plaisir éprouvé grâce à la rencontre de son premier ami : ce long-métrage plein de bonnes intentions cède malheureusement souvent un peu trop à la mièvrerie ou à des scènes pathos attendues (exception faite d’une fatidique scène de viol pour le moins vertigineuse). Un mélodrame pas toujours subtil (la musique qui appuie trop les émotions) mais qui séduit grâce à ses interprètes habités et ses décors traduisant à merveille l’émerveillement, l’excitation ou les peurs de son personnage principal. Attachant.
Film produit en 2008 et disponible sur la plateforme de Films LGBT Queerscreen