QUATRE MOUCHES DE VELOURS GRIS de Dario Argento : harcelé

Film mineur et peu connu de Dario Argento, Quatre mouches de velours gris (4 Mosche di Velluto Grigio) est un petit film policier à l’atmosphère creepy qui se suit avec plaisir.

Roberto (Michael Brandon) est batteur dans un groupe de rock. Depuis quelques temps il a l’impression que quelqu’un l’épie et le suit. Alors qu’il se lance à la poursuite de cette personne, il se retrouve pris dans un engrenage infernal. Il se retrouve en effet à tuer par accident un inconnu et remarque qu’un sadique masqué prend des photos de lui afin de l’incriminer.

Logiquement inquiet, Roberto partage ses craintes à sa compagne Nina (Mimsy Farmer). La tension monte alors que les menaces se succèdent dans leur foyer, que leur femme de ménage est retrouvée assassinée… De plus en plus paranoïaque, Roberto décide de se faire aider par un détective, Gianni Arrosio (Jean-Pierre Marielle). Ne supportant plus la menace qui plane sur eux , Nina décide de partir quelques temps. Roberto se retrouve seul avec la cousine de cette dernière qui était venue leur rendre visite. Il entame avec elle une liaison…

Alors que les meurtres s’accumulent, la vérité prête à éclater va pour le moins secouer Roberto…

Quatre mouches de velours gris est un film policier au charme seventies, porté par le charmant Michael Brandon. Si l’intrigue se révèle à terme déceptive et un poil grand guignolesque, la mise en scène nous tient largement en haleine. Dario Argento sait instaurer des atmosphères poisseuses et anxiogènes que ce soit au début du film lors de l’énigmatique meurtre qui enclenche la descente aux enfers du personnage principal ou lors d’une très stressante scène de cache cache.

Il est vraiment difficile de deviner qui est le maitre chanteur et tueur en série qui sévit mais au final la chute attendue n’aura pas trop d’importance. Ce qu’on apprécie surtout ici, c’est l’atmosphère bizarre et un peu glauque que pose le cinéaste et aussi en arrière-plan une réflexion sur la masculinité. Entre autres, le meurtrier a été traumatisé par un père voulant en faire un « vrai homme » et dans ses déambulations Roberto croise le chemin d’un sympathique détective privé gay (excellent Jean-Pierre Marielle, fantaisiste et attachant dans la peau de ce brave type qui n’a jamais résolu une affaire et qui affirme son homosexualité fièrement).

S’il lorgne plus du côté du cinéma bis que du côté des oeuvres de maître, ce long-métrage nerveux assure le divertissement et fera passer un bon moment aux amateurs d’Argento.

Film sorti en 1973. Disponible en DVD