SPLIT IMAGE de Wakefield Poole : photos et fantasmes

Après avoir signé des merveilles du cinéma x gay sur pellicule, Wakefield Poole à la fin de sa carrière a succombé à l’appel de la vidéo.

Split Image fait un peu peine à voir pour les fans de ce vidéaste qui compte parmi les rares à avoir fait du porno gay un genre cinématographique à part entière. Y avait-il beaucoup moins de budget en raison de l’épidémie grandissante du Sida (le film était sorti en 1984) ? Toujours est-il que ce film d’une durée d’un peu moins d’une heure trente fait très cheap par rapport au reste de la filmographie de son auteur. Il n’y a pratiquement rien à se mettre sous la dent côté intrigue et la mise en scène se passe des artifices poétiques dont Wakefield Poole était coutumier.

Split Image, produit industriel x donc, a un concept assez simple : nous suivons trois modèles qui vont se livrer à l’exercice d’une séance photo avant de nous propulser dans un de leurs fantasmes.

Les séances photos sont kitsch mais elles prennent le temps de faire monter la tension. C’est le brun suave Nick Mauron qui ouvre la marche et nous fait ressentir cette atmosphère sensuelle qui peut parfois monter crescendo le temps d’une séance. On le retrouve ensuite dans son fantasme où il s’imagine bronzant dans les bois et tombant sur un passant très excité. Ils font leur affaire tandis qu’un jeune mâle avec des jumelles ne rate pas une miette de leurs ébats.

Le deuxième segment est celui le plus abouti. Si le moustachu Mark DeSantos ne casse à première vue pas des briques pendant son photoshoot, alors qu’il matérialise son fantasme il se révèle de plus en plus sexy et désirable. Dans ses rêves brûlants, Mark s’imagine se blessant la jambe pendant qu’il fait son sport. Il est secouru par un jeune cycliste blond qui lui propose de prendre soin de sa jambe et l’invite chez lui. Une fois dans son appartement, Mark se voit gratifier d’un massage dans la baignoire qui éveille son entrejambe. Les deux garçons décident d’aller jouer dans la chambre quand d’un coup quelqu’un entre. Il s’agit du père de l’hôte, campé par Casey Donovan.

Fantasme transgressif de daddy au menu : le « papa » s’invite pour un trio torride avec beaucoup de dirty talk. Casey Donovan est au top alors qu’il prend les deux jeunes garçons sous son contrôle. 

La dernière scène, très anecdotique, nous montre un autre moustachu moins sexy dont le rêve est de s’amuser avec son amoureux au bord de sa piscine.

Si sa scène centrale ravira les fans de Casey Donovan, Split Image constitue vraiment le bas du panier de l’oeuvre de Wakefield Poole, s’apparentant plus à une oeuvre de commande qu’autre chose. Il est intéressant de noter comment la vague de la vidéo, signant l’arrêt de mort de l’exploitation de films x gays en salles a pu être une mauvaise nouvelle pour les amateurs du genre. La beauté des films en 16mm laissa place à une imagerie cheap qui ne fit plus rêver, même quand un excellent réalisateur de la trempe de Poole était aux commandes…

Film sorti en 1984 et disponible sur BijouGayPorn