CINEMA

BARBARELLA de Roger Vadim : l’aventure et le plaisir

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Dans un futur très lointain, l’aventurière blonde et sexy de l’espace, Barbarella (Jane Fonda), est envoyée en mission sur Terre pour retrouver le savant Durand Durand, porté disparu alors qu’il venait d’inventer une arme destructrice, le Positron. Tout l’univers s’inquiète : si le Positron tombait entre de mauvaises mains, il pourrait mettre fin à des siècles de vie où ne régnaient que paix et amour. Voyageant à bord de son vaisseau, l’intrépide Barbarella va faire de nombreuses rencontres. Elle va ainsi découvrir le plaisir charnel de façon primitive avec le très viril Mark Hand, ou redonner des ailes à un ange aveugle, Pygar. Mais si le plaisir est de mise, le danger n’en est pas moins grand. Suite à un crash, Barbarella se retrouve en difficulté sur le territoire de Sogo où une certaine Reine noire sème la terreur…

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Projet fou et inclassable de Roger Vadim, devenu culte avec le temps, Barbarella nous entraîne dans un univers des plus hallucinés où les plus grands délires et autres digressions pour le moins farfelues sont au programme. Le ton est donné dès le générique d’ouverture qui déshabille sensuellement, avec une gourmandise non dissimulée, son héroïne campée par une Jane Fonda en pleine lévitation et au top de sa beauté. Tout ne sera que fantasme.

Ce qui n’aurait pu être qu’un gros navet de plus se mue peu à peu en un plaisir à la fois coupable et propice aux rêveries. Car si ce qui se passe à l’écran est pour le moins brouillon et improbable, que l’on rit beaucoup sans toujours savoir si cela est voulu ou non, un véritable monde imaginaire se déploie, nous emporte, ainsi qu’une galerie de personnages hauts en couleurs. Disposant d’une intrigue légère, proche du conte ou d’un comic book, le long-métrage est pourtant bel et bien apte à séduire et titiller les adultes de par son côté sensuel. On retient ainsi dans les thèmes abordés par le film ceux de la sexualité, du pouvoir et de la liberté.

Le sexe est omniprésent, par les tenues affriolantes que porte Jane Fonda, par la joie infinie qui habite l’héroïne découvrant les plaisirs de la chair (dans le futur lointain où l’action est sensée se situer, le sexe ne se consomme plus que virtuellement et avec des pilules, seuls les pauvres et les sauvages pratiquent la chose « dans les règles de l’art ») et celui qu’elle procure à ses partenaires. Initiée par Mark Hand, Barbarella continuera d’explorer les délices de la fusion des corps, redonnant goût à la vie à l’ange Pygar avant de profiter de ses atouts pour troubler une Reine Noire pas insensibles aux plaisirs saphiques. Curieux mélange entre film d’aventure coloré et simpliste et conte érotique, le projet détonne, surprend. Il a le mérite d’aller au bout de son délire et de nous proposer une aventure pas toujours très sage…

Film sorti en 1968. Disponible en DVD et en VOD

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3