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QUEER AS FOLK US, saison 2 : résumé et avis

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Après une première saison de haute volée, Queer as Folk US était face à un vrai challenge pour sa deuxième saison. Faisant le choix judicieux de ne pas adapter la saison 2 de la version anglaise (qui était assez décevante et n’apportait pas grand chose de plus), les scénaristes ont inventé de toutes nouvelles intrigues. Et le résultat reste de très bonne tenue le temps de 20 nouveaux épisodes riches en émotions.

La saison s’ouvre en abordant la terrible agression homophobe dont Justin a été victime. Il sort du coma mais a des séquelles (notamment un problème aux mains qui va lui donner du fil à retordre étant donné qu’il est artiste et vient d’intégrer une prestigieuse école d’arts). Il va pouvoir compter sur Brian qui va lui proposer de l’héberger chez lui le temps qu’il se remette.

C’est le grand virage de cette deuxième saison : Brian ouvre son coeur au jeune blond. Ils vont de plus en plus former un couple et il devient évident que Brian est amoureux. Mais Brian Kinney reste Brian Kinney et forcément ce couple ne sera pas comme les autres. Lui comme Justin s’autorisent des parenthèses sexuelles mais s’engagent à rester fidèles d’un point de vue sentimental.

Gale Harold, interprète de Brian, se révèle très touchant à travers ces nouveaux épisodes où il devient en quelque sorte un héros romantique malgré lui. On voit la part sensible du personnage qui en fin de saison aura dans le silence le coeur brisé. Car Justin va être lassé qu’il ne puisse jamais changer et lui proposer une vie de couple plus normale, un amour plus démonstratif. Passé la fascination adolescente, Justin veut quelque chose de plus adulte et de consistant.

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Si on est très touché par Brian, on a hélas toujours du mal à s’émouvoir face au personnage de Justin avec un Randy Harrison au jeu inégal. Sa passion avec un jeune violoniste, Ethan (Fab Filippo), ne passionne pas vraiment et sonne assez faux. Les scénaristes semblent en tout cas vouloir donner beaucoup d’espace au personnage, le laissant au premier plan, le suivant dans ses doutes sentimentaux et artistiques. Le passage le plus intéressant est peut-être lorsque Justin essaie de devenir de go go dancer et se retrouve prêt à tomber dans les filets d’un patron très venimeux.

Autre personnage phare et qu’on apprécie nettement plus : Michael. Alors que la saison commence, il revient à Pittsburgh assez mal en point : sa nouvelle vie et sa relation avec son chiropracteur n’a pas marché. Il doit tout recommencer à zéro et va avoir du mal à retrouver ses marques. L’ambiance n’est plus aussi survoltée avec ses amis, Brian est perturbé par Justin… Professionnellement, c’est la galère : Michael se retrouve à retravailler au supermarché à un poste moins élevé et son supérieur se plait à le rabaisser constamment. Il va finalement repartir à zéro et réaliser un vieux rêve : avoir sa propre boutique de Comics !

C’est sur son lieu de travail qu’il va d’ailleurs rencontrer un professeur gay hyper sexy intéressé par la pop culture et qui va lui demander de venir animer un de ses cours. Le prof s’appelle Ben (Robert Gant) et rapidement une romance se tisse. Ce ne sera toutefois pas si simple que ça pour Michael, Ben lui révélant qu’il est séropositif. Au début des années 2000, alors qu’on ne parlait pas encore de partenaires indétectables, être en couple avec un homme séropositif suscite de nombreux débats chez les personnages. Michael décide assez vite de suivre son coeur mais à la surprise générale c’est sa mère Debbie (campée par la toujours géniale Sharon Gless) qui va avoir du mal à accepter cette relation.

Le sujet du VIH était déjà abordé préalablement via le personnage secondaire de Vic mais là avec Ben on met les pieds dans le plat. Si certaines répliques sont parfois dures, Queer as folk a le mérite d’avoir délié les langues face à une large audience et d’avoir petit à petit cassé les clichés. Debbie mettra du temps à accepter ce nouveau partenaire mais elle y arrivera évidemment avec le gros coeur qu’elle a. Et Michael et Ben formeront doucement un des nouveaux couples mythiques du show.

Dans cette saison riche pour le personnage de Michael, on le verra aussi s’inspirer de Brian pour créer, avec Justin, un comic gay intitulé « Rage ».

Pour ce qui est de Debbie, elle se lancera dans une quête de vérité pour retrouver l’identité d’un jeune gay retrouvé mort dans sa poubelle suite à une agression ! Ce qui lui vaudra de s’opposer à un flic un poil homophobe , Horvath (Peter MacNeill)… avant d’entamer un étonnant début de romance avec lui.

Du côté de l’adorable et solide couple lesbien Lindsay et Mélanie, on les retrouve décidant de se marier même si cela va générer des tensions avec la famille conservatrice de Lindsay. Leur couple va à nouveau connaitre une zone de turbulences avec une intimité flinguée par la routine. Et voilà que revient la meilleure amie de Mélanie, la bikeuse et sexy Leda (Nancy Anne Sakovich), qui va les aider à transformer leur grenier en atelier d’artiste et plus si affinités.

Couple emblématique de Queer as folk, Lindsay et Mélanie montrent une nouvelle fois leur force, un amour qui parfois doute mais résiste à toutes les tempêtes. Elles sont trop belles !

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Personnages pas si secondaires, Ted et Emmett réservent eux aussi de belles intrigues lors de cette deuxième salve d’épisodes.  Ted est vraiment un personnage génial, hyper drôle et touchant dans son costume de Monsieur Tout le Monde toujours un peu mal à l’aise socialement. On le voit se faire licencier de son cabinet de comptable pour avoir été surpris en train de regarder un site de webcams gays. Il se perd alors dans une addiction aux vidéos x avant de rebondir en fondant son propre site de cam gay ! L’occasion de vivre son fantasme (au risque de devenir hermétique à ces images). Lâché par une pornstar qui devait assurer le show, il fait de Emmett la star de son site, permettant à ce dernier de tomber amoureux d’un admirateur secret qui se révèlera être George Schickel (Bruce Gray), un richissime homme d’affaires.

La relation entre Emmett et George permet d’aborder une très belle histoire d’amour entre deux hommes de deux générations éloignées, au-delà de l’aspect physique superficiel et de toutes les étiquettes. Mais l’issue sera hélas dure à vivre pour Emmett.

Ted, lui, va encore plus avoir du mal à trouver un compagnon maintenant qu’il a pour travail un site de webcams. Un gentil garçon aura notamment du mal à supporter ce drôle d’environnement de travail.

La saison s’achève alors que Ted tombe subitement amoureux d’Emmett et que ce dernier, après l’avoir repoussé, l’embrasse lors d’une grande fête.

Beaucoup d’événements donc dans cette saison avec en toile de fond une homophobie qui reste persistante, une marche des fiertés, l’’hypocrisie de l’Eglise et de certains intellectuels pseudos bien pensants qui condamnent ces gays qui vont forniquer partout alors qu’en secret ils participent à des orgies bareback.

S’il n’y a plus ici l’aspect grisant d’un nouvel univers qui se déploie et que le début de saison met un peu de temps à se mettre en place, les intrigues développées sont majoritairement très bien écrites, menées avec sensibilité et intelligence. Queer as folk divertit, fait rire, a son lot de scène sexy (l’incursion de Ben fait sacrément monter la température) et romantiques mais aussi amène à réfléchir sur tout un tas de sujets profonds au-delà de ce sentiment de fête perpétuelle.

Saison produite en 2001. Disponible sur iTunes et en DVD

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3