AU PAN COUPÉ de Guy Gilles : mystère de la vie et de l’amour

Jeanne (Macha Méril) et Jean (Patrick Jouané) se connaissent depuis l’enfance. Ils ont grandi ensemble, ont évolué puis ont fini par s’aimer. Mais depuis tout petit, Jean traine un terrible mal être qui l’empêche de savourer le bonheur. Plus il réfléchit, plus il se persuade que la vie n’a pas de sens. Il prévient Jeanne : il va partir. Et il le fait. Sans nouvelles de son âme sœur, la demoiselle passe son temps à se souvenir des moments partagés avec ce garçon singulier. Mais ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’il a trouvé la mort en la quittant…

Macha Méril incarne le personnage principal de ce film romantique, poétique et torturé. L’actrice croyait tellement au projet qu’elle en est d’ailleurs la productrice. Et on la comprend bien. Guy Gilles joue avec les couleurs : les souvenirs de Jeanne avec Jean sont majoritairement colorés tandis que son présent est plongé dans un mélange de noir et blanc et de bleu. Les deux amoureux étaient passionnés par les fleurs notamment. Mais il semblerait que Jean n’ait jamais réussit à éclore totalement et ,si c’était le cas,  a ensuite très rapidement fané. Détail fort et amusant : on nous rappelle qu’il n’y a pas de fleur noire. Aucune fleur qui représente l’obscurité, qui permettrait à Jean de se rattacher à elle.

Truffé de dialogues sublimes, Au pan coupé (titre du film en référence au café où Jeanne et Jean passaient du temps ensemble) est une histoire simple et bouleversante. Chaque plan déborde de poésie, d’émotion. Le spleen ambiant ne nous quitte plus, le mystère de la vie reste entier. Comme celui de l’amour.

Film sorti en 1967 et disponible en DVD