FICTIONS LGBT
BIG DRAGON ( série Boyslove ) : de l’adversité à l’amour
Série Boyslove (BL) reposant sur des motifs phares du genre, Big Dragon voit deux étudiants huppés et rivaux se détester puis progressivement s’attirer. Des mesquineries sexy à la bluette il n’y a qu’un pas…
Yai (Mondop Heamtan), étudiant issu d’une riche famille et un peu flemmard sur les bords, mène une vie assez oisive et passe son temps à faire la fête avec ses amis et draguer. Il est profondément agacé par un autre étudiant très brillant, Mangkorn (Panuwat Sopradit), qui fascine de nombreuses filles du campus dont Ajo (Iverinr Chunchob) sur laquelle Yai a des vues. Les deux garçons se livrent à un petit combat de coqs pour avoir son attention.
Déterminé à donner une bonne leçon à Mangkorn, Yai, avec la complicité de ses deux gardes du corps (seconds rôles particulièrement rigolos et amusants), entend filmer une vidéo compromettante de lui après une soirée arrosée. Mais les choses ne vont pas du tout se passer comme prévues et même complètement se renverser au désavantage de Yai : perdant le contrôle, ce dernier se retrouve à passer une nuit torride durant laquelle il se donne à Mangkorn. Mangkorn en récupère les images et s’amuse à lui faire un petit chantage tout en le narguant et lui rappelant à quel point il a aimé sentir sa domination charnelle sur lui.
Passant leur temps à se quereller et en même temps à se tourner autour, les deux rivaux vont finir par passer de plus en plus de temps ensemble jusqu’à ce que les choses deviennent vraiment floues : Yai va en effet avoir de plus en plus de mal à résister à Mangkorn et se demander s’il peut réellement vivre une histoire avec lui. L’attirance subite de ces deux mecs qui étaient plutôt hétérosexuels jusqu’alors va les amener à s’interroger sur ce qu’ils veulent et leurs liens familiaux. Alors qu’un bonheur naissant s’esquisse entre eux, des obstacles divers vont survenir…
La série commence très fort avec un ton très sexy, jubilatoire et quelques séquences subversives. La rivalité et l’attraction entre Yai et Mangkorn fonctionne particulièrement bien et les scènes drôles, piquantes et mignonnes abondent. Les scénaristes osent même un humour un peu scabreux alors que le lendemain de sa nuit de folie avec Mangkorn Yai a mal à l’estomac et aux fesses, le ventre qui grouille, et qu’il doit aller chez le médecin, donnant lui à un moment pour le moins tordant.
On aurait aimé que cette électricité dans l’air perdure. Si le courant passe définitivement à l’écran entre Mondop Heamtan et Panuwat Sopradit, la série souffre d’un arrière-plan assez limité. Hors c’est souvent l’arrière-plan qui fait le sel des meilleures séries « BL » (comme celui de la mafia dans l’une des références du genre, KinnPorsche, vecteur d’une bonne dose de suspense). Une fois que l’animosité laisse place à des sentiments, la relation entre les deux personnages principaux devient beaucoup plus lisse, prévisible. Le show se contente alors d’accumuler des scènes de romances sirupeuses (avec un certain talent il faut le reconnaitre si on aime les bluettes) et d’y mêler des rebondissements attendus à la sauce soap opera / tele novela (drame familial lacrymal, connexions avec le passé très tirées par les cheveux, une ex romance qui ressurgit et qui vient amener un peu de trouble…).
L’ensemble se suit sans déplaisir et donne aux amateurs de scènes romantico-cheesy tout ce qu’ils peuvent attendre mais on reste quand même un peu sur sa faim alors que la dernière partie ronronne un poil (peut-être la faute aussi à des seconds rôles qui auraient pu être davantage développés). Au point qu’on n’est pas vraiment certain que donner à cette saison 1 une suite soit vraiment une bonne idée (surtout avec le pseudo twist très artificiel qui est utilisé à la toute fin). En l’état, à consommer en mode mini-série, Big Dragon reste une honorable romance si vous êtes d’humeur sirupeuse.
Série produite en 2022 et disponible avec des sous-titres français sur la plateforme GagaOOLala