DEVENIR de François Zabaleta : parcours de la différence
Critique du film DEVENIR de François Zabaleta. Un film-témoignage puissant sur la différence
François Zabaleta revient avec son cinéma très personnel et sa forme désormais connue des amateurs (une voix off tout du long et une succession d’images, extraits, citations…). Cette fois, il nous fait suivre un sexagénaire retraçant plusieurs souvenirs de jeunesse liés à son homosexualité et à la curiosité et/ou la violence qui ont pu en découler notamment à travers les interactions avec les autres.
Un parcours fort et touchant
L’oeuvre s’ouvre sur une pauvre petite bête se faisant dévorer toute crue par plus forte qu’elle. L’image est forte, dérangeante, autant que celles qui suivront montrant des extraits d’agressions homophobes. Quand on est LGBT, on fait hélas partie d’une minorité et cela donne à la majorité la sensation de pouvoir nous dicter ce qu’elle veut, de faire pression, de nous regarder comme un animal curieux, ou pire de nous violenter.
Avec son écriture toujours aussi sensible et tranchante, François Zabaleta raconte l’homosexualité comme une sorte de parcours du combattant (ou de récit initiatique). De l’enfance pleine de tristesse et de doutes au moment de l’affirmation de soi où on peut se prendre de sacrés murs y compris de nos êtres chers, le film ne nous ménage pas et retrace des situations et des conversations douloureuses.
Lumière, résilience et affirmation de soi
Si le chemin est semé d’embuches et souvent sombre, il y a pourtant de la lumière et de la résilience ici. On n’est pas forcé de « jouer le jeu » de la majorité, de rentrer dans les rangs, de se laisser contaminer par la honte. Comme le titre du film l’indique, on « devient », avec certes nos blessures mais aussi la force qu’elles nous donnent.
Film produit en 2025 et présenté au Festival Chéries Chéris 2025.
