COURTS
« Amour éternel » de Benjamin Ribeaucourt : l’amour gay, et après
Le réalisateur français Benjamin Ribeaucourt a mis en ligne son court-métrage « Amour éternel ». Et il connait déjà un joli succès sur Youtube. Il faut dire que le thème abordé dans celui-ci est on ne peut plus universel. Nous suivons le quotidien de Nathan et Lucas, deux gays parisiens qui sont en couple depuis plusieurs années. Comme beaucoup d’autres, leur relation souffre d’un coup de mou. La routine s’est installée, le sexe se fait mécanique, ils ne sortent presque plus et les soirées télé commencent à étouffer Lucas.
Cette fiction indépendante adopte le regard de Lucas qui ,arrivé à la petite trentaine et pris au piège d’un travail qui ne le passionne guère, est en proie à une véritable crise existentielle. Au début de leur relation, lui et son amoureux s’étaient promis un amour éternel. Mais la magie et l’euphorie des débuts passée, la suite n’est pas évidente à gérer tous les jours. Il va bousculer Nathan pour qu’ils épicent un peu leur quotidien mais face au caractère très plan plan / cocooning de ce dernier, les efforts ont tendance à tomber à l’eau. Agacé et perdu, Lucas va alors se livrer à un jeu dangereux : connexion à Grindr en secret, rencontres tentatrices avec des inconnus…
Si ce court-métrage n’est pas parfait (une direction d’acteurs parfois approximative, l’emploi un peu cheesy par moments de la musique), il ne manque pas de qualités. Tout d’abord l’écriture, très réaliste : tous les garçons qui sont ou ont été en couple y retrouveront des situations et des questionnements bien connus, la mise en scène est assez jolie. On a particulièrement de l’empathie pour ce pauvre Nathan, plan plan mais chou, désespérément romantique. Enfin, on remercie le réalisateur d’avoir choisi des garçons naturels, avec du charme, nous évitant les éternels playboys habituels.
De nos jours, tout va très vite, on en veut toujours plus, on ne supporte plus l’ennui. « Amour éternel » donne envie de se poser et de réfléchir un peu sur l’essentiel.