« Authentic » : un homme perdu retrouve son chemin grâce à une rencontre

Il y a des choses troublantes et un peu embêtantes dans ce court-métrage gay de Manuel R. Mota. « Authentic » suit le quotidien assez glauque d’Aaron, un beau banquier barbu complètement égaré dans sa vie. Sexy et conscient de l’être, il trompe l’ennui la nuit en accumulant les parenthèses sexuelles avec des femmes qu’il relègue au statut d’objet sexuel total. Faire le mâle, le macho, jouer à l’étalon de porno hétéro : une façon pour ce « bachelor » de ne pas se laisser submerger par ce qu’il ressent au fond de lui : un besoin énorme de tendresse et d’amour avec un garçon.

Là où le film peut déranger, c’est dans le regard assez sexiste du personnage qui fait quelque part payer aux femmes sa détresse liée à une homosexualité refoulée. Les choses bougent alors qu’Aaron rencontre par hasard un joli voisin bisexuel dont la douceur ne va pas le laisser indifférent. Un garçon qui pourrait bien savoir comment attraper dans ses filets ce « bourrin » plus sensible qu’il ne voudrait le laisser paraître.

Le réalisateur joue assez bien des codes du porn, les utilisant pour servir sa fiction, entre pathétique et tension sexuelle assez foudroyante jusqu’à un final lumineux qui fait du bien.