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Erlend Oye, Legao : tout en douceur…
Le norvégien Erlend Oye a gagné l’affection de millions de gens à travers son duo avec Eirik Glambel Boe, les Kings of Convenience. 4 albums, sortis entre 2001 et 2009, que l’on continue de se passer en boucle. De la pop teintée de folk et de bossa nova, intemporelle, sublime. Après avoir présenté un premier album solo, Unrest, resté assez confidentiel, l’artiste qui peut se targuer d’avoir l’une des plus belles voix du monde, s’était ensuite lancé avec succès dans le projet The Whitest Boy Alive. Le revoici, tout seul, avec Legao, qui amène ses ballades à flirter ponctuellement avec le reggae. Un disque sans prétention, extrêmement doux, apaisant. Si on est certes loin des sommets atteints par les Kings of Convenience ou les mélodies entêtantes de The Whitest Boy Alive, cette petite musique ne manquera pas de toucher les fans.
La piste la plus accrocheuse a logiquement été choisie comme single de lancement : Garota. La voix d’Erlend Oye s’y marie merveilleusement avec des cuivres élégants. La simplicité et la vulnérabilité des paroles de Say Goodbye en font une chanson de rupture parfaite pour évacuer les larmes. Plus loin, Save some loving joue la carte de la pop indie minimaliste et rayonne. On regrettera l’absence de la petite bombe La prima estate, titre emballant en italien. Certes, cela aurait détonné avec le reste mais c’est peut-être ça finalement le problème : n’était-ce pas une meilleure piste à suivre que ce registre très intimiste qui aura peu de chance de séduire au-delà des inconditionnels de son auteur ?
Jeudi 16 octobre 2014, le public avait rendez-vous au Badaboum à Paris pour découvrir en live cette nouvelle collection de morceaux mêlées à de vieux « tubes ». Comme à son habitude, Erlend Oye déborde de charme et ne rate aucune occasion de faire rire un auditoire extrêmement bienveillant. Même quand il se lance dans l’interprétation de morceaux très mélancoliques, il semble s’amuser sur scène, faisant le pitre, amenant les gens à reprendre avec lui les couplets. Le groupe l’accompagnant, The Rainbows, est solide et curieusement c’est vraiment le temps d’un concert qu’on se laisse complètement emporté par un ensemble un peu trop linéaire. Et quand le grand garçon se met à chanter Remind me de Roÿksopp à sa sauce (un de mes morceaux préférés) ou clôture la soirée par Golden Cage de The whitest boy alive, l’émotion et l’euphorie sont de mise…