Fear of Men, Loom : fragile et durable

Après une série de singles regroupés sur l’inaugural Early Fragments, Fear of men dévoile Loom, album pop élégant qui en toute discrétion nous fait vaciller. L’enchaînement subtil et euphorisant entre les deux premières pistes, le joliment dénudé Alta et l’accrocheur jusqu’à l’étourdissement Waterfall augure bien des promesses.  Cette musique évoque des références parfois inattendues. Comme si les minauderies de She & Him se frottait à la mélancolie des Cranberries. L’écoute du disque est douce, facile, sans pourtant exclure la surprise. La formation anglaise envoie du lourd en début de parcours : Green Sea est une pépite pop qui nous caresse tendrement avant de nous faire exploser lors d’un refrain chargé en émotion, Vitrine est l’une de ces ballades suspendues propices à mouiller les yeux, la voix charmeuse et étrangement neutre de la chanteuse Jessica Weiss nous étourdit le temps d’America… On ressent ensuite un petit creux jusqu’à la dernière chanson, Atla, conclusion douce et touchante dans son immédiateté et sa fragilité. Si un petit air de déjà vu peut pointer le bout de son nez à la première écoute, c’est un disque qui prend de l’ampleur sur la durée, entêtant de plus en plus. Un peu comme un bel amour, honnête et généreux, qui ne voudrait pas se donner trop vite…

Label : Kanine Records