Fortune, Blackboard : la french pop qui s’affirme

C’est un peu inquiet qu’on lance le deuxième album des français de Fortune. On avait bien aimé leur premier opus Staring at the Ice Melt, dans la lignée des meilleurs titres de Phoenix ou Tahiti 80. Mais c’est aussi typiquement le genre de formations pour lesquelles le deuxième disque constitue l’épreuve de vérité. La joyeuse bande allait-elle affirmer sa personnalité ou nous proposer de nouvelles pistes un peu ternes ? Turn Around se déploie comme une ouverture rassurante : la voix élégante et familière du chanteur nous emballe une nouvelle fois, les claviers sont joueurs voire lubriques, le refrain donne envie de sautiller. Blackboard, single qui donne son titre à l’album, ne devrait pour sa part pas manquer de séduire ceux qui raffolent des ballades pop de Metronomy. Mais c’est au moment du troisième morceau que s’opère un virage. Drive out donne sacrément le frisson, permet à Fortune d’explorer de nouveaux territoires, moins catchy peut-être mais d’une beauté rare. Les guitares nous font complètement chavirer tandis que la voix atteint les sommets. La grande classe. Dès lors, on ne redescend plus. Car ce deuxième effort n’en finit plus de jouer avec nos oreilles et nos émotions. Hold me, Endless War et Valley confirment le goût du groupe pour des mélodies pop à la fois enjouées, teintées de mélancolie, fantaisistes et sinueuses. Island nous rappelle que quand il s’agit d’instaurer un peu d’électro dans la partie, Fortune excelle. C’est sexy à mort, un brin new wave, la température monte.

Autre énorme coup de cœur : Each Day. On aimerait bien trouver un point de comparaison mais cette fois rien de précis ne nous vient en tête. C’est riche, ça sonne, c’est limpide, entêtant, et ça n’en finit plus de nous faire bouillonner de l’intérieur. Surexcité, on se laisse alors cajoler par le sublime Somewhere in the clouds, grande caresse, évidence. Ca y est, on est définitivement amoureux, on place l’album dans notre top 10 de 2013, on est parti pour l’écouter des dizaines de fois. La dernière piste, élégante et intense à souhait, s’appelle The Future. Et on souhaite vraiment à Fortune que le futur leur réserve de bonnes surprises car Blackboard est la pépite de cette fin d’année qu’on attendait plus.