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Friendly Fires, Pala : surprises sur le dancefloor

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Chouette cadeau pour l’été 2011 : le retour des Friendly Fires avec un second album, Pala. Un titre en référence à une  île paradisiaque citée dans le roman The Island d’Aldous Huxley. Le paradis, ces anglais nous l’avait déjà offert avec un premier disque éponyme bluffant, faisant directement d’eux une nouvelle référence pop. Enthousiasme largement confirmé après leur découverte en live : des shows furieux et sexuels retournant le cerveau comme le corps. On était donc en droit d’attendre beaucoup de leurs nouvelles aventures.

La pochette donne assez bien le ton : couleurs pétantes, envie de s’envoler, kitsch assumé. Si leur premier album était un savoureux mélange de pop dansante catchy et de fantômes rock légèrement mélancoliques, Pala, lui, ne semble être voué qu’au plaisir. J’ai écouté l’album, un peu tremblant, apeuré par une potentielle déception. Le premier titre ,qui avait été dévoile sur le net il y a quelques semaines, Live Those Days Tonight, n’avait pas provoqué cet habituel coup de foudre. Mais avec le temps j’avais fini par me laisser séduire et par même adorer ce nouveau bébé, différent, annonciateur d’une nouvelle ère.

Live Those Days Tonight ouvre donc (plutôt bien) le bal de cet extravagant Pala. Deuxième titre : Blue Cassette. Habile bricolage, une étrange sensation de perte à travers le temps. A la fois la sensation d’avancer, l’envie de danser et comme un goût de rembobinage. Les fans sont en droit d’être égarés, entre refrain presque putassier et une recherche sonore pourtant toujours très présente, pleine de surprises. En deux morceaux, l’album nous propulse déjà on ne sait où…Mais c’est quelque chose de nouveau. On nous bouscule.

Running Away se dévoile, ambiance rétro, on serait même tenté de dire légèrement queer. C’est pas mal, très bien produit, ça envoie sévère par moments, mais il manque curieusement quelque chose. Alors qu’on pouvait craindre d’être déçu débarque Hawaiian Air. Et cette fois on s’envole pour de bon. Sample répétitif et jouissif, la voix d’Ed Macfarlane qui nous transporte jusqu’au septième ciel. Insouciance retrouvée, envie instantanée de reprendre en chœur les paroles. Comme un adolescent timide qui croit ne pas savoir danser, on finit par répondre à l’appel du dancefloor. Hurting et ses sonorités 80’s nous font bouger des fesses. Mais alors que l’ivresse provoquée par les boucles nous faisait tourner la tête, on a l’impression de tomber au sol à l’écoute de Pala (titre qui donne donc son nom à l’album). Sans aucun doute, une des créations les plus sombres de la formation. La brume nous enveloppe et on est plus qu’agréablement surpris. Et si les Friendly Fires avait fait un pas en arrière, abandonnant une empreinte peut-être trop fièrement définie pour décider de faire de leur deuxième production un terrain de recherche ? Pala ose, avance tête baissée et donne le frisson.

Pas le temps toutefois de rester là, avec les yeux mouillés. S’il y a bien une chose que ces joyeux garçons savent faire c’est exploser le dancefloor. Show me lights n’en finit plus de briller et on retrouve l’intensité de leurs concerts. Entêtant, jouissif à mort, une invitation à bouger son corps avec une précieuse joie de vivre. La chair triste, très peu pour eux. Et pourtant…quand surgit le titre le plus captivant de cette galette ultra colorée, Helpless, les désirs lubriques se mêlent à un certain malaise. Alors que la fin approche, Ed Macfarlane, avec la sublime voix qu’on lui connaît, nous offre l’orgasme ultime, la musique qui nous fera danser, baiser et pleurer. Plus aucune réserve n’a lieu d’être, la passion a pris le dessus sur la raison.

Affriolant, peut-être parfois un tout petit peu exubérant, Pala se révèle au fil des écoutes bien plus mystérieux qu’il ne pouvait paraître. Au milieu des boucles, des flashs, ces surdoués de la pop lance des vagues orgasmiques, oniriques et parfois même étonnamment dévastatrices. Comme un plan cul qui se changerait en grand amour, Pala a bien des atouts pour séduire sur la durée, sans qu’on parvienne à déceler comment.  Pas de doute : un des indispensables de l’été. Site officiel des Friendly Fires

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3