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High Highs, album Open season : petites touches mélancoliques
Après un EP en 2011 qui n’avait pas manqué de provoquer bien des coups de foudre, les garçons de High Highs sortent en ce début 2013 leur premier album. Il porte le nom d’Open season, en référence au single phare qui a révélé leur univers délicat entre pop et folk. Un morceau à la fois imparable et très émouvant. De quoi faire de ce premier disque un véritable défi. Disons le de suite : aucun des nouveaux morceaux ne parvient à se hisser au niveau d’Open season. C’est que l’évidence pop, ça n’arrive pas si souvent. Mais à l’instar de groupes comme Memoryhouse, si High Highs ne nous met pas instantanément sur le cul avec sa nouvelle livraison de morceaux, ce n’est pas pour cela que l’on y revient pas. Au contraire. Open season, l’album, est du genre subtil, discret à la première écoute. Mais quelque chose fait que l’on a envie de se le repasser. Car on y trouve de très très belles choses. A commencer par l’ouverture instrumentale, Dey. Piano mélancolique, sensibilité exacerbée : impossible de ne pas flancher, les yeux se mouillent naturellement.
Quand la pop et la folk s’acoquinent, cela donne une musique hybride, des sortes de rêves au ralenti comme à l’écoute de Milan où la voix du chanteur Jack Milas atteint sans jamais crâner des sommets. Open season est une balade en eaux troubles, le genre de disque idéal pour pleurer un dimanche où se laisser engourdir, regarder le plafond et se complaire dans une certaine léthargie. Car ça fait du bien aussi. Outre le somptueux single déjà présent sur l’EP précédent, Flowers Bloom, certaines chansons s’imposent comme White Water qui nous donne l’impression de glisser sur une plaque de glace ou Once around the house, fantomatique et bouleversant.
High Highs n’est peut-être pas la révélation tonitruante que l’on attendait en cette année 2013 mais ces garçons sensibles originaires de Sidney disposent de ce petit charme qui fait la différence, trouvant dans l’épure et l’entre-deux une beauté pas si commune. On passera volontiers encore une saison avec eux… A l’heure de l’écriture de ces lignes, l’album est en écoute ici.