HOMMES ENTRE EUX de Norbert Terry : permission entre garçons

Premier film franchement homosexuel de Norbert Terry et considéré comme l’un des tous premiers films x gays français, Hommes entre eux souffre de la comparaison avec les modèles américains de l’époque.

Ici on a longtemps cherché ce film perdu avant d’enfin en trouver une copie en VOD sur le site gayhotmovies.com. Il a fallu le voir deux fois pour comprendre les dialogues tant la copie proposée sur le site est basse qualité et ravagée au niveau sonore. Mais quand on est curieux on fait un petit effort 🙂

Le film s’ouvre sur trois légionnaires face à leur supérieur. L’un d’entre eux a obtenu une permission pour aller à un mariage, les deux autres sont chargés de le surveiller et de contrôler qu’il se rend bien à ces festivités. Et le fait est que le mariage est un total mensonge : le légionnaire souhaitait simplement retrouver dans sa grande maison de campagne son amant. Découvrant rapidement la supercherie (il faut dire que les deux amants ne sont pas discrets lors de leurs retrouvailles), ses deux camarades l’insultent et décident de lui passer un savon… en abusant de lui. C’est peut-être l’une des scènes les plus hot du métrage grâce au toujours sexy Karl Forest, parfait en actif domi. Une petite pastille sous forme d’hallucination le sublime, tout vêtu de cuir avant qu’il ne prenne les commandes d’un trio aussi brut de décoffrage qu’acrobatique. 

Le reste du film est très très brouillon. On suit ce qui se passe dans la maison et aux alentours : un danseur qui se laisse saisir pour une chaude étreinte, un moment de tendresse et de caresses au lit, du sexe dans une voiture ou en plein air et enfin une orgie finale provoquée par le maître de maison qui propose de l’argent à celui qui sera le meilleur amant – prétexte idéal pour un moment d’hédonisme dans le jardin.

Le tout s’achève sur un ton rigolo : les trois légionnaires rentrent satisfaits de leurs ébats et procurent à leur supérieur une fausse photo de mariage en guise de preuve. Une photo prise avec les participants de cette virée orgiaque.

Le scénario ne va pas bien loin, les dialogues et le jeu d’acteurs sont franchement catas, la musique un poil irritante, la mise en scène est archi basique et les parties de jambes en l’air sont de qualité inégale (il n’y a au final pas beaucoup de beaux mecs et le filmage du plaisir manque de sensualité, de cet aspect sensoriel, de cette tension dont témoignent les classiques du genre). S’il constitue une curiosité pour les collectionneurs ou historiens du cinéma x gay, Hommes entre eux n’a hélas pas grand intérêt cinématographique ni même franchement masturbatoire. Qualitativement parlant, il est très très loin du niveau des productions de référence de Wakefield Poole ou des films Bijou.

Film sorti en 1976