FICTIONS LGBT

LE CARNAVAL de Marco Berger : virilité contemplée

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Film de Marco Berger sorti de façon très discrète en France, Le Carnaval (Gualeguaychu, el pais del carnaval en VO) est un docu-fiction nous plongeant dans coulisses du festival Gualeguaychu au Brésil. Un festival où les hommes machos revêtent des costumes très colorés, kitsch et légers, dévoilant leur belle plastique… 

Ce projet est à la fois en totale cohérence avec l’oeuvre de Marco Berger et à part car elle joue la carte du docu-fiction. La part de fiction laisse toutefois à désirer ici, il faut malheureusement bien l’admettre. 

Nous suivons deux amis qui s’apprêtent à participer au Carnaval traditionnel de Gualeguaychu. Un moment où les mâles brillent dans des tenues d’un homo érotisme contrastant avec leurs postures de machos hétéros. Comme c’est souvent le cas dans les films du réalisateur, la caméra ausculte les corps masculins alors que se déploient des conversations banales, plus ou moins insignifiantes, où les mecs se vantent, se chambrent, explorent sans même s’en rendre compte le thème d’une certaine masculinité très typée. Ici, le cinéaste se régale à l’évidence (et nous aussi) en filmant dans tous les sens les moments où les futurs participants du Carnaval essaient leur tenue. Une ambiance vestiaires qui s’étire pour le plaisir des yeux. 

le carnaval film marco berger

Le film s’articule autour de différentes phases : un moment dans une maison isolée où sont élevés des chevaux, les préparatifs du carnaval et le carnaval lui-même. On sent que Marco Berger veut en plus de ses thèmes phares aborder le sujet de la tradition ici entremêlée à une célébration des corps. Il a pourtant du mal à vraiment nous attraper ou nous garder en haleine cette fois (et on regrette de ne pas en voir plus, de ne pas être davantage plongé en immersion dans les festivités). La faute à une trame et un montage trop alambiqué qui fait qu’on ne s’attache pas vraiment aux protagonistes et qu’un manque d’enjeu se fait ressentir. 

Pourtant pas très long (un peu moins d’une heure et ving minutes), le métrage devient trop répétitif, rébarbatif. Et même l’incursion du charmant Gaston Re (adoré dans le film Le Colocataire du même auteur) n’y change rien. Une oeuvre donc mineure dans la filmographie de Berger, pas déplaisante car on retrouve son filmage fétichiste, mais un poil trop systématique. 

Film produit en 2021 et disponible sur Queerscreen 

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Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3