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Les courts-métrages gays hot du 27ème Festival Chéries Chéris : avis

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Comme chaque année le Festival de Films LGBT Chéries Chéris a dévoilé sa sélection de courts gays hot. Et le cru 2021 est de bonne tenue ! On passe les films en revue.

GARE AUX COQUINS de Jean Costa 

Tonio, jeune gay brésilien, débarque en Corse pour quelques jours. Ne connaissant personne, il se connecte sur une appli. Il est alors confronté à la vacuité habituelle de ce type d’outil de drague mais au milieu des conversations stériles et autres profils qui l’informent « qu’en Corse on évite de mettre sa photo visage sur son profil » il trouve quelqu’un qui accepte de juste aller se balader. Un homme plus âgé qui a pour pseudo « L’Oracle » et qui va lui faire découvrir les coins de cruising gay locaux. 

Beaucoup de délicatesse et une douce poésie dans ce court-métrage qui se moque de la violence des applications gays et qui suit un jeune brésilien (incarné par le réalisateur lui-même) qui cherche à tromper la solitude tout en découvrant un bout de la Corse. A la mise en scène tendre se mêlent de belles illustrations. De quoi renforcer l’aspect onirique de ce court intimiste et prometteur, plein de charme, sur les rencontres gays, la solitude, le temps qui passe, les générations qui se confrontent, la tendresse au coeur de la bestialité. 

FISHERMAN de Nicky Miller

Avec ce court-métrage allemand, on entre clairement plus dans la section des toiles roses. Un pêcheur gay cheveux longs et velu aperçoit dans l’eau un beau mâle. Ils vont aller nager et s’acoquiner ensemble le temps d’une parenthèse sensuelle. Mais la pêche aux garçons ne s’arrêtera pas là : les attributs du pêcheur vont attirer d’autres beaux specimens dans ses filets. 

Nicky Miller déploie quelques tableaux d’intimité hédoniste entre mâles avec brio. La trame est on ne peut plus élémentaire mais l’esthétisme bucolique et le filmage des corps l’emporte. C’est hot et ludique. 

LES ATTENDANTS de Minh Quy Truong 

Au coeur d’une forêt qui a recouvert un ancien terril, un homme d’âge mur cherche un peu de compagnie en mode cruising. Il trouve son bonheur avec un homme de son âge et ils s’amusent en pleine nature. Un homme noir, étranger, les voit, les observe, puis prend la fuite. Plus tard, il cherchera lui aussi un moment fugace de plaisir. 

Doté d’une belle mise en scène et d’un travail sur le son remarquable, ce court-métrage croque brièvement la quête de plaisir d’un homme d’un certain âge qui se satisfait de rencontres anonymes et tente parfois de partager un peu plus. Portraits fugaces d’hommes qui cherchent, attendent, se cherchent. Parfois un peu trop lent et abstrait malgré les qualités de la forme (quand en 15mn on sent des longueurs : attention !). 

FIREFLIES (Vagalumes) de Léo Bittencourt 

Ce court-métrage brésilien nous fait déambuler le temps d’une nuit dans un parc de Rio de Janeiro. On y croise des passants, des SDF, des mecs bien gaulés qui prennent leur douche avec des bouteilles d’eau… et des hommes qui se cherchent et se trouvent au milieu des arbres. 

La photographie est superbe, on pourrait isoler du film tout un tas de splendides photographies. Le son décuple les sens et l’atmosphère onirique. Cela dit, là encore, le réalisateur prend peut-être parfois trop son temps. C’est très très contemplatif au point parfois de nous faire piquer du nez. 

LA BELLE ET LA BÊTE de Mathieu Morel 

Popandfilms était tombé complètement amoureux du court-métrage Aussi fort que tu peux de Mathieu Morel qui était présenté au Festival Chéries Chéris 2019. Le voici de retour avec une relecture très personnelle du conte La Belle et La Bête, plus sous influence Wakefield Poole que Jean Cocteau. 

Confirmant son statut de sale gosse d’un cinéma français souvent trop sage, le jeune réalisateur nous entraîne dans une rêverie kitsch et hot où la Belle devient un minet imberbe et musclé sec et la Bête un puppy gay légèrement fétichiste et soumis sur les bords. Le tout présenté par la prêtresse du court-métrage Pascale Faure transformée ici en speakerine drolatique. C’est zinzin, pop, p*rn et ça ne ressemble qu’à son auteur qui se fait un plaisir de transformer son amoureux Leolo en prince romantique et lubrique. 

EDEN de Sven Spur 

Le cinéaste belge Sven Spur raconte ici la solitude d’un jeune moustachu qui passe ses nuits dans des lieux de cruising (espace en plein air, sauna, club). Lors de son passage au sauna, il craque pour un jeune homme avec qui il va partager un moment dans une cabine. On devine que quelque part il aurait envie de plus… 

Avec une économie de mots, misant tout sur les sensations, le corps et les regards, Eden raconte comment il est parfois difficile aujourd’hui de dépasser cette étape de la consommation express de plaisir. Chacun reste un peu dans sa posture, cherche la nouveauté, alors que l’envie d’une belle histoire qui extirpe de la solitude est là malgré tout. De la douceur et de la mélancolie au milieu du chaos excitant des corps. 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3