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Lescop, premier album : force noire
Un brillant EP, La forêt, a suffi à révéler Lescop comme un des nouveaux grands noms de la pop française. L’attente était logiquement grande pour son premier album éponyme. C’est le single qui l’a lancé en solo qui ouvre la marche. On ne s’en lasse toujours pas. Grand morceau entêtant et intemporel. Et ,bonheur, outre le déjà tant aimé Tokyo, la nuit, les nouveaux titres ne déçoivent pas du tout. La nuit américaine confirme les talents de conteur de l’artiste et sa capacité à insuffler à une chanson française embourgeoisée une modernité réjouissante sans rien enlever à sa légendaire élégance.
Grand coup de cœur pour Ljubljana. Paroles limpides, énergie de la ville, les nuages menaçant au-dessus des têtes mais une impulsion de vie qui résiste à tout et qui nous pousse en avant. On atterrit à Los Angeles, on est perdu dans l’espace temps, mélancolie avec le sourire. Si les styles, les influences, se mélangent, l’album est d’une grande cohérence et impressionne de maîtrise. Fantômes cold wave, atmosphère cinématographique, la noirceur comme étonnant nouveau souffle. Comme l’impression d’être sous-terre et d’être peu à peu propulsé vers les cieux.
Un beau duo classique avec Dorothée De Koon (Le Mal Mon Ange) , un coup dans le rétroviseur (Hypnose, Un rêve) , une belle échappée (Le vent) : le voyage musical est inspiré et file tout droit, séduisant en diable, porté par une voix envoûtante et une sensualité qui trouble de plus en plus au fil des écoutes. En voilà un qui n’a pas volé son succès.