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Lone, Emerald Fantasy Tracks : émeraude dansante
Je ne pouvais pas rêver meilleur cadeau pour la fin 2010. Après un petit EP Pineapple Crush / Angel Brain paru en octobre, Lone est de retour avec un mini-album (ou grand EP, c’est selon) : Emerald Fantasy Tracks. Un an après l’électrochoc Ecstasy and Friends, ce nouvel opus ravira à n’en pas douter les amateurs du genre.
Lone est un artiste rare, à la créativité qui semble sans limite. Il ne se passe pas un mois sans qu’il ne mette sur son Myspace de nouveaux morceaux bidouillés chez lui. C’est aussi et surtout le genre d’artiste avec lesquels on entretient un lien étrangement personnel, intime. Car ce son-là ne peut malheureusement se partager avec tout le monde. Boucles et obsessions, morceaux essentiellement instrumentaux, mix détonnant entre hip-hop, dance, electro et house : on s’y perd tous. Certains baisseront les bras, les autres s’embarqueront pour un voyage incroyable jouant sur la répétitivité et proposant des parcours sonores riches en montées et en surprises.
Emerald Fantasy Tracks est bien plus dansant que les opus précédents de cet anglais qu’on imagine forcément sentimental. Dès le premier titre, le ton est donné : le bien nommé Cloud 909 nous amène en apesanteur, là où les nuages deviennent multicolores et les corps légers. Après un début comme toujours répétitif, obsessionnel, rupture en plein milieu, nous faisant oublier les beats initiaux pour mieux y revenir sur la fin, comme un bel amant qui ressurgirait subitement.
Ceux qui avaient aimé Lemurian et Ecstasy and Friends (et aussi Everything is changing colour pour les plus addicts) ne seront pas perdus. Ils retrouveront ces horizons aux allures d’Eden où la passion et la nostalgie ne sont jamais loin. Il faut juste se préparer à une ambiance plus survitaminée (à l’image d’Aquamarine et Moon Beam Harp, définitivemen taillés pour le dancefloor).
Cohérente mais pas uniforme, cette nouvelle production est une invitation à s’abandonner. Laissez-vous emporter par le sensuellement saccadé Ultramarine ou rêvez ,les yeux grands ouverts, d’étoiles filantes au son de Petcrane Beach Track. Les pieds dans l’eau, avec Lone on ne sait jamais si l’on doit revenir à l’origine du monde ou penser à sa disparition. Re-schooling fait partie de ces pépites qui mèneront les clubbers vers la transe la plus totale. Une musique aussi entrainante qu’émouvante. Et après la transe, viens le repos du guerrier. The birds don’t fly high cloture cette proposition musicale des plus intenses en apothéose. Nous sommes au ralenti, il s’est définitivement passé quelque chose. Les oiseaux ne volent peut-être pas si haut que ça mais nous, nous ne sommes définitivement plus sur la terre ferme. Nouveau coup de génie.