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Machinedrum, Room(s) : beat trip

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Travis Stewart alias Machinedrum n’a pas mis longtemps à conquérir le cœur des amoureux de musique électronique. Sous différents noms de scène, il a déployé un son tour à tour dansant, planant, à l’abstraction vénéneuse. En fouillant sur le net, on découvre que le jeune homme a notamment collaboré à la géniale This charming mixtape de Theophilus London. On ne peut donc qu’être confiant en lançant son nouvel opus, Room(s).

C’est un voyage plein de nuances, légèrement tourmenté, qui nous attend. Nul doute qu’il faut plusieurs écoutes pour s’imprégner de cette musique joliment désordonnée, foutraque, provoquant aisément le vertige. She died there en est le parfait exemple. La sensation d’un after où l’on comate, ne sachant plus bien si on va se mettre à danser ou à cuver ,triste, dans son coin. Les influences hip hop viennent sortir l’auditeur de la torpeur même si le parfum de décadence se fait tenace le temps d’un Now U know tha deal 4 real. La voix black féminine fait bouger le corps pour mieux envoûter l’âme.

Sacred Frequency débarque soudain et frappe un grand coup. La génération 8-bit est passée par-là , mais plus on réécoute la chose au casque et plus on y perçoit quelque chose d’étrangement rock’n roll.Machinedrum a ce je ne sais quoi qui vous prend aux tripes, qui vous plonge dans un état second, vous donnant l’impression d’être au cœur d’un de ces films où les gens dansent au ralenti, malheureux, en boîte de nuit, et où curieusement émane la rage de vivre et une véritable beauté.

Chemins tortueux et obsédants (Youniverse ; The statue), fasciation de la répétition (le démentiel et scintillant GBYE ou le plus mélancolique Door(s)) : Machinedrum est un projet musical insaisissable , à la folie créatrice revigorante. Les courageux et les curieux ne regretteront pas l’expérience.

 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3