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Memoryhouse, The Slideshow Effect : pop dans la brume
Après l’enchanteur EP The years, le duo canadien Memoryhouse était pour le moins attendu au tournant. Des attentes sans doute trop fortes qui avaient donné lieu pour ma part à de petites déceptions à l’écoute des singles qui avaient suivi. A l’heure où sort leur premier album, The slideshow effect, joliment couvert par la presse, l’heure de vérité est arrivée.
Ce qui frappe, c’est une certaine distance avec leurs premiers morceaux. L’originalité rêveuse et minimaliste laisse la place à une pop moderne, bien à la mode (on compare désormais beaucoup le duo à Beach House). Pourtant, ce Slideshow effect est loin de nous faire du rentre-dedans. C’est plutôt tout l’inverse : mélodies subtiles, faussement enjouées (The kids were wrong, Heirloom), qu’il faut se laisser le temps d’apprivoiser. On pense souvent être devant des titres un peu trop classiques avant de se laisser chavirer, émouvoir par un coup de basse (All our words, Punctum).On pense à cette fille ou ce garçon timide, qu’on ne remarque pas du premier coup mais qui finalement finit par nous faire follement tomber amoureux…
Assurément romantique et doucement mélancolique (l’ouverture avec Little Expressionless Animals donne le ton) , la musique de Memoryhouse flirte parfois avec le folk. Mais c’est quand elle s’assume langoureuse et définitivement pop qu’elle finit par bouleverser. Comme le temps d’un Pale Blue rétro, presque sirupeux mais ô combien transcendant ou d’un scintillant Walk with me.
Des tous premiers morceaux, il reste cette sensation d’être encerclé par la brume des souvenirs. Pas forcément facile de savoir où l’on va, mais la beauté est quasiment partout.