CHEESE !
MY BOYS BOOK de Benjamin Guillonneau
Benjamin Guillonneau a un physique de hunk avec son corps musclé, sa jolie barbe et son allure qui sent bon la testostérone. Mais si comme bien des Insta Boys il fait fantasmer les internautes, son compte personnel ne se résume pas à un recueil de selfies.
Benjamin est directeur artistique et il a notamment été le rédacteur en chef de la très hype revue artistique RAISE. A force de côtoyer des artistes et photographes, il a eu envie de s’y mettre et a été attiré par les portraits au masculin.
Son joli physique aidant, ce jeune artiste sexy a pu photographier dans un cadre très intimiste une flopée de très beaux garçons et modèles, plus ou moins amateurs. Du travail et/ou des rencontres intimes, du désir : c’est la formule magique qui a donné vie à MY BOYS BOOK.
Sous-titré « 20 Strangers & Lovers », ce projet artistique sous forme de Beau Livre nous propose donc de partir à la rencontre et d’admirer 20 mecs qui se livrent intégralement face à l’objectif. On plonge complètement dans leur intimité, les photographies sondent leur visage, des parties disparates de leur corps, leur sexe aussi. Le résultat est sensuel, fantasmatique à souhait, mêlant érotisme, crudité, oscillant entre réalisme et fantaisie.
Chaque sujet, précédé de son prénom écrit en grand, bénéficie d’une série de 16 pages. Et avant de les scruter, le détenteur du livre peut découvrir une introduction signée de l’auteur Florian Bardou. Une façon d’enrichir les photos, l’aspect visuel mais aussi de brouiller les pistes. Il y a ce que les clichés racontent, ce qui émane de la rencontre entre Benjamin Guillonneau et ses « Boys » et ce que Florian Bardou imagine alors que les fantasmes le submergent à la vision des séries.
Il est quasiment impossible de savoir ce qui est vrai ou faux, l’imaginaire prenant le dessus. C’est la voix d’un garçon qui s’abandonne à ses rêveries face à d’autres garçons. Inspiré par la poésie, la littérature, le cinéma et ses propres expériences, Florian se laisse aller et nous emporte dans des descriptions teintées de désir, d’amour et aussi parfois de désillusions.
Ce qui en ressort, c’est ce sentiment d’admiration face à des mâles obsédants. Certaines photos ont beau s’attarder sur des imperfections (des pieds un peu usés, une cicatrice par-ci, une rougeur par-là), on est happé par la plastique et le magnétisme des modèles. Ils sont là dans ce beau livre, comme une tentative de les emprisonner, de les garder un peu, mais en même temps hors de notre portée.
A l’exception du porno boy velu et très en vogue Teddy Torres, les jeunes hommes ici capturés sont de jolis inconnus. Libre à chacun de projeter sur eux ses souvenirs, ses envies, alors qu’il se dévoilent sans inhibition entre douceur, provocation et un fétichisme souvent troublant.
Sorti il y a déjà quelque temps, « MY BOYS » pourrait devenir une collection si les ventes continuent d’être au beau fixe après une campagne de crowdfunding auréolée de succès pour son élaboration. Un beau projet, charnel et incarné, qu’on a envie de soutenir.
